mercredi 5 mai 2010

Japon - Jour 13

Quelle journée !!

Après un réveil en douceur terminant une bonne nuit de sommeil réparateur, avec le groupe nous avons pris la route de Kawasaki, à destination d'un voyage dans le passé : au programme, la visite du "musée en plein air des maisons traditionnelles".
Selon ce qui avait été annoncé, c'était la visite d'un village de l'Époque d'Edo reconstitué façon carton-pâte... et bien pas du tout !! la surprise à été de taille lorsque nous avons payé nos 500 yens (un peu plus de 4 euros) pour nous retrouver dans une vallée boisée de plusieurs hectares où fourmillaient pas moins de 24 bâtiments totalement fidèles, déplacés d'un peu partout dans le japon, et correspondant à différentes époques !
Au total il y avait 22 maisons de différentes périodes, diverses classes sociales, et leurs bâtiments annexes, un moulin à eau (encore fonctionnel), et une reproduction d'un théâtre Kabuki !
Un véritable émerveillement pour les yeux, j'aime autant dire que les appareils photos ont surchauffé !
(comme le tri était trop difficile à effectuer, j'ai mis une compilation de photos d'intérieurs en fin d'article)

L'ambiance était idéale car, même en ce dernier jour de  golden week, il n'y avait pas foule, l'air sentait bon le bois et la fumée des âtres, le soleil tapait fort et poussait à apprécier les intrusions dans ces intérieurs d'un autre temps.

Vers midi, nous avons eu la surprise (comme si cela ne suffisait pas) d'assister à un spectacle traditionnel de danse et de chant de la troupe locale (de tous âges la troupe, voir photos :p).
Quand la danse et le chant se mêlent aux sons des tambours (ces tambours traditionnels sont des Taiko), le tout dans une synchronisation poussée, l'ensemble est un véritable plaisir :)


Après cet interlude musical, j'ai choisi de finir la visite en solo, et du coup, j'ai pu discuter avec un vieux monsieur de l'équipe du musée qui, après avoir compris que j'étais français, m'a expliqué les différentes techniques utilisées pour fabriquer ces toits, m'a montré où poussaient les plantes utilisées pour faire le faîte, les avantages que cela représentait en terme de structure et d'isolation ... le tout,  lui en semi anglais-japonais, et moi qui essayait de comprendre tout ça en français-anglais. Mais des mots comme 'toit de chaume' et 'Normandie" (!!) revenaient souvent dans la conversation.

J'ai fini mon après-midi dans les rues animées de Shinjuku d'abord, puis dans le grand parc de Aoyama, où, pour je ne sais quelle raison, les grands axes l'entourant était devenus, l'espace d'un après midi, piétonnes.
J'ai pu me balader à l'ombre des grands arbres du parc, persuader une vieille et gentille dame que non, je n'étais pas asiatique, non, je n'étais pas de Tokyo, et non, je ne pouvais pas lui indiquer la route vers ce lieu dont je n'avais même pas compris la prononciation. Après force hésitations, grands gestes et inclinaisons, on s'est quittés avec le sourire. Les japonais sont bien loin d'être aussi méchant qu'on le prétend avec les touristes :)
Au alentours de ce parc qui entoure le stade national d'où parvenaient les clameurs du public assistant à un match, que je me suis attardé à regarder un entraînement de base-ball et le début d'un match amical. Moi qui ne connaissait que très vaguement ce sport, je commence à comprendre l'engouement de certains pour la performance des joueurs.

Après toutes les tortures physiques de la semaine, mon corps à décidé de se rappeler à mon bon souvenir de manière fort désagréable : une gentille migraine d'outre-mer. De fait, j'ai pu tenter ma première véritable expérience en pharmacie japonaise : déjà, il s'agit plus d'un mélange entre la parapharmacie et la supérette. On va y trouver - dans une ambiance très (très) colorée - aussi bien du shampoing que des kleenex, et passant par des lotions de décoloration ou du produit de nettoyage de salle de bain... et bien sûr, des médicaments en vente libre. Après avoir épuisé mon vocabulaire anglais et les 2-3 mots de japonais que j'ai pu placer, la vendeuse comprend enfin ce que je recherche et me tends un paquet de bonbons ... euh, de médicaments. Je comprend la phobie des japonais pour la maladie : non seulement ils n'ont pas de sécurité sociale il me semble, mais en plus, l'équivalent de notre boite d'ibuprofène m'a coûté pas loin de 1000 yens !! (quand on sait qu'un repas dans un restaurant populaire coûte 600 yens environ, ou qu'une boisson dans un distributeur est à peine à 120 yens ...).

Bref, une journée enrichissante tant sur le plan visuel, que musical, que social. Une très bonne journée encore. Et qui n'est pas finie; maintenant, direction Akiba !
Demain : aucune idée ! 

PS : les quelques photos d'intérieurs des maisons traditionnelles promises :
































mardi 4 mai 2010

Japon - Jour 12

 Après un petit déjeuner traditionnel à notre hôtel (tempuras, omelette japonaise sucrée, saucisses tièdes, bol de riz et soupe miso) comme - presque - tous les matins, nous avons pris le train/métro en direction de Yokohama, grande ville portuaire.

On n'en a vu qu'une toute petite partie certes, mais on a l'air bien loin ici de l'excentricité et de l'opulence de Tokyo. Beaucoup de grands espaces, de grands immeubles, de longues passerelles qui traversent la ville de part en part destinées aux piétons. Et par endroits, beaucoup de parcelles vierges, en friche, inutilisées. On a l'impression d'être sur les terres du futur du japon, les derniers espaces de terre vierges qui n'attendent que d'être habillés de buildings rutilants.
Après les avenues larges certes, mais surchargées et surpeuplées de Tokyo, Yokohama à l'air d'une banlieue industrielle de Tokyo plus que d'une ville à part entière. Mais encore une fois, c'est la seconde plus grande ville du Japon, et nous n'en avons vu qu'une toute petite partie, j'ai du mal à juger.

Par contre, nos pas ont été dirigés sur le Chinatown de Yokohama, plus grand quartier chinois à l'étranger du monde (je crois). Et là, immersion totale. Si on arrive à faire abstraction de la langue (et des touristes), on se retrouve en pleine métropole chinoise. L'ambiance y est bruyante, variée, rapide et clinquante.
Des déluges d'odeurs de brioches de viandes, de crevettes cuites sur des échoppes sur les trottoirs, de nuages d'encens s'échappant malicieusement des temples, vous assaillent de tous côtés. On est transportés de l'autre côté de la mer, et la voix habituelle qui vous répète "je suis en plein Pékin, je suis en plein Pékin ..." se trompe pour une fois : nous sommes toujours bel et bien au japon !  Un régal de tous les sens.


Une surprise nous ayant été annoncée, nous avons pris la route du "musée des ramens", la soupe de pâtes, très populaire plat japonais. L'ambiance du lieu est inouïe : au rez-de-chaussée, boutiques de souvenirs et petit cours d'histoire  facultatif (pour un non-nippon ne sachant toujours pas lire le japonais :p) retraçant l'histoire de ce plat immémorial. Puis un petit escalier vous emmène dans un sous-sol où vous ne pouvez retenir un "oh !" de surprise : une immense salle d'une dizaine de mètres de haut où à été reconstitué comme un décor de cinéma un ensemble de ruelles populaires traditionnelles.
On voit que le décor est faux, on sait que c'est faux, mais on s'émerveille tout de même devant la quantité de détails condensés dans cette unique, mais gigantesque, pièce en sous-sol. Cette fois, la petite voix se contente de vous dire "on est toujours en 2010" ! Mais loin de s'arrêter à ce simulacre de vie passée, cette partie du lieu est active, trop active même. Golden Week oblige, nous n'avons pas pu faire honneur aux différentes activités proposées : 6 restaurants proposant chacun un type de Ramen différent, préparés selon des recettes propres aux plus grandes régions du japon, des jeux de foire, des cartomanciennes, etc. Un véritable souk, à l'effet exacerbé par la foule ambiante.

Après s'être rassasiés tant bien que mal, retour vers Akihabara, pour faire quelques emplettes déraisonnables, où j'ai eu la surprise de croiser la route d'une sorte de brocante sur trottoir, dans une ambiance bien de chez nous, avec articles d'occasions, des chaussures, aux livres, en passant par des figurines ou bijoux artisanaux.

Puis retour à l'hôtel, fourbu et toujours aussi surpris par tous ces différents visages que nous offre ce pays.

Hier nous avons eu le départ du premier membre du groupe qui est arrivé en France aujourd'hui (et à qui je n'avais honteusement même pas dit "au revoir", désolé :/). Le volcan gronde encore mais, même si le départ n'est que pour dans 6 jours, un premier vent de nostalgie commence à souffler.


Demain, voyage dans le temps !!

lundi 3 mai 2010

Japon - Jour 11

Retour au planning aujourd'hui. Petite journée photographique, plus de plaisir dans les yeux que dans l'objectif. Au vu de la quantité de photos de la première semaine, ce n'est pas non plus étonnant que le rythme se ralentisse.

Début de journée plutôt tranquille, direction Roppongi, quartier d'affaires et des  expatriés. Objectif : visite d'une zone de Tokyo à l'architecture parfois surprenante !

Nous avons visité quelques bâtiments, clairement ouverts aux touristes, et ma foi, je n'ai pas été déçu. Alors dommage pour les noms et lieux exacts, je n'en ai retenu aucun. J'ai surtout été marqué par l'aménagement intérieur de l'un deux, où les architectes ont réussi à reproduire une espèce 'd'extérieur à l'intérieur'. Une utilisation très géométrique de l'espace, mais dans une confusion volontaire, un mélange des matériaux et des agencements horizontaux et verticaux très surprenants au premier abord, mais finalement très réussi. C'est évidement difficile à décrire par des mots, et guère plus facile en photos.

Après cette petite visite des nouveaux temples urbains, cap sur la Tokyo Tower. Alors de loin, ça ressemble à la tour Eiffel, c'est vrai. Une sorte de grosse fusée métallique qui surprend dans le paysage et qu'on repère de loin. Mais de près, sans chauvinisme particulier, je dois avouer que la ressemblance s'arrête là. J'ai été très déçu de ce que j'ai vu.
Une sorte de tour Eiffel anorexique, boostée aux hormones de croissance.Les pieds sont très fins, rejoignant le plus rapidement possible un corps filiforme transpercé d'une énorme colonne centrale qui gâche la vue intérieure, et des couleurs toujours pas en accord (mais ça, on peut le voir de loin déjà). Et au final nous avons renoncé à monter la visiter devant la taille de la file d'attente (Golden Week oblige :/) 


Nous avons gentiment continué notre balade
jusqu'au Tokyo Dome, où j'ai eu la surprise de voir un mélange entre un centre commercial et un parc d'attraction, le tout, je le rappelle encore une fois, en plein centre de Tokyo ! Un rollercoaster, des manèges pour les enfants et les plus grands, un toboggan aquatique, des boutiques, une grande roue... le tout disposé naturellement, un peu où il y avait de la place, sans qu'on n'ai à aucun moment l'impression d'être entré dans un parc justement.
J'ai eu plusieurs fois l'occasion de constater le talent des japonais pour intégrer certains éléments à l'ensemble des éléments qui les entouraient (comme les cimetières sans murs d'enceinte, ou certains temples, parcs, parking ou autre), mais là, j'avoue, cela va encore plus loin. On est bien loin du parking à manège qu'est la foire du Trône à côté ...

Au final, une bonne journée à Tokyo, avec encore et toujours de sacrés surprises, bonnes ou mauvaises. Et mon petit doigt me dit que ce n'est pas encore terminé ...



dimanche 2 mai 2010

Japon - Jour 10

Day-off !
Se balader en permanence à 10 peut être fatiguant pour tous à la longue et les derniers jours ont été éprouvant sur le plan physique et autre, aussi aujourd'hui l'ensemble du groupe (ou presque) s'est mis d'accord pour imposer une journée générale de repos.

Du coup, je suis parti juste avec Luzal pour une balade "Tokyoïte" presque improvisée. Après notre première vraie grasse matinée (jusqu'à 10h du matin, ça va :p) depuis le début du séjour, départ dans la douceur vers le nord du Parc d'Ueno ,direction le cimetière. Oui, nous avions envie de voir un cimetière japonais autrement que de loin, et l'occasion était trop belle vu le temps splendide dont on bénéficie depuis notre retour dans la capitale.

Découpé clairement en deux parties, ce cimetière est composé d'une première section assez récente, mais aussi d'une grande partie réservée au Shogunat Tokugawa (j'ignore exactement à qui appartenaient les tombes que nous avons pu voir, une partie de cette section étant fermée au public, et ma connaissance des Kanji se limitant à celui désignant l'homme :p)



Du coup, enchantés par ce repérage (nous y retournerons tôt un matin ou en début de soirée pour une meilleure luminosité), nous avons mis le cap sur le cimetière de Aoyama (Aoyama signifie la « montagne bleue » en japonais.) dont on avait pu entendre parler; un des - plus ? - grands cimetières de Tokyo.
Une oasis de calme en plein milieu de la ville, à cheval entre Shinjuku et Shibuya (deux des quartiers les plus populaires de la ville). Ce cimetière regroupe les tombes de nombre de personnalités japonaises, mais contient aussi le "Gaijin Bochi ", section réservée aux européens morts sur le sol nippon.
L'aspect parc citadin y est ici encore plus clairement prononcé, ce lieu servant naturellement de regroupement à diverses fêtes populaires, ou a de simples promenades du dimanche. On se surprend à se répéter régulièrement "je suis toujours en plein milieu de Tokyo, je suis toujours en plein milieu de Tokyo". Fabuleux !

Loin des cimetières français (catholiques, orthodoxes, etc.) que j'ai déjà pu voir, l'ambiance n'est pas ici à la tristesse, au recueillement caché et à l'oubli. Au contraire, les emplacements sont d'un côté nettement découpés, à la fois clairs et chargés de nature, des arbres un peu partout, qu'il s'agisse d'ornements familiaux ou de simple décoration du lieu. On oublierais presque que nos pas foulent des tombes tant l'ambiance est sereine et reposante.
Pour avoir visité deux cimetières et en avoir aperçu deux autres de loin, je vais me permettre de généraliser : les cimetières japonais sont beaux et tellement agréables à 'visiter' (car il s'agit plus de déambuler dans un lieu propice au repos que d'une visite à proprement parler).
A la différence des lieux de recueillement auxquels ont est habitués, ceux-ci ne fourmillent pas de monuments clinquants, destinés à faire savoir au public à quel point un personnage était important en fonction des ornements funéraires dont il a pu faire l'objet. Non, au japon, les tombes sont en général simples (mais pas comparables non plus au dépouillement des cimetières militaires américains), sans artifices, le mort étant mis à l'honneur, et pas l'image que donne la famille survivante.
Chaque parcelle est soignée, nettoyée régulièrement, propre, désherbée et entretenue par les familles elles-mêmes. Le respect japonais de leurs anciens est ici plus qu'ailleurs encore largement visible.

Au final, au lieu d'une journée de repos, nous avons certes reposés nos esprits, mais pas forcément nos corps qui nous ont entraînés encore et toujours sur des chemins  nippons toujours aussi surprenants et fascinants.

Demain, aucune idée ! :)

samedi 1 mai 2010

Japon - Jour 9


Tokyo, à nouveau.

Après une bonne nuit réparatrice, la journée commence en douceur avec la visite du parc de Ueno, grand parc du quart nord-est de la ville, avec beaucoup d'espaces verts, un grand lac, un zoo, des étals étonnants de goûts et de couleur (la passion des japonais pour tout ce qui touche de près ou de loin (même de très très loin parfois) à la gastronomie n'est plus à démontrer). Et surtout, un grand silence. Oui, nous sommes toujours dans la capitale nippone.

Pendant que certains visitent le grand musée, nous nous baladons dans le parc, à la recherche d'images toujours aussi surprenantes et saisissantes parfois. Quelle ville ! Quel pays !

Après  un repas improvisé au gré des mets proposés par les marchands ambulants, visite des rues cachées de la grande ville, des temples massifs et imposants, des autels pas forcement évidents à repérer dans cet éclectisme architectural qui évolue au fil des ans, en fonction de la surpopulation connue mais presque impossible à percevoir tant les moindre détails de la vie quotidienne sont facilités (exemple : un magasin de 6 étages ? pas de problème de file d'attente avec les caisses de 3 vendeurs minimum à chaque étage, sans compter la quantité de personnel présent uniquement pour assister le client, et pas forcément pour le forcer à acheter)


Petit crochet pour un plaisir masculin : des barbiers sont présents dans toute la ville donc, 5 d'entre nous ont tenté l'expérience : peut-être les 1500 yens (environ 12€) les mieux dépensés jusqu'ici ! Plus qu'une simple rasage (nécessaire après 9 jours de tourisme fainéant), il nous a été fait un soin complet du visage au coupe-choux (rasoir de barbier), mousse maison, serviette chaude et autres étapes agréables. Ma peau n'a probablement jamais été aussi douce :)

 Après s'être rassasiés des avenues, rues et ruelles, cap sur Odaiba en bateau navette. Là, rafale obligatoire de photos avec toutes ces lumières et ces ponts au soleil couchant. Le tri va être long et difficile, mais comment ne pas vouloir tenter d'immortaliser cette multitude de cadeaux visuels ?!

La soirée se finira sur l'île artificielle, à admirer la vue d'un Tokyo si beau et si lumineux, défiant les lois naturelles de l'obscurité, comme pour montrer au soleil qu'il ne lui sert à rien de se cacher des hommes tant le monde reste beau sans lui. 

 Demain, c'est dimanche : day off, pas de programme de prévu, on va improviser :)