jeudi 23 août 2012

Mongolie - Jour 5

Dernier jour de plaine, début de la montagne. La matinée se passe tranquillement, on alterne les rythme lent et plus rapides. On commence à attaquer les étendues de cailloux,  au grand Dam de Diesel, mon petit cheval, qui arrive à être encore plus lent qu'à son habitude. Le paysage change radicalement, plus de verdure à part quelques herbes séchées; énormément de de cadavres d'animaux, blanchis et desséchés par le soleil. Ce dernier tape fort, à tel point que je commence à attraper mes premiers coups de soleil (au final, j'aurais les deux bras atteint d'ici la fin) . A partir d'aujourd'hui, je prends mon appareil photo sur le cheval, dans les sacoches; mais très vite je commence à désespérer d'arriver à prendre une photo qui rende hommage à la beauté et à l'immensité du paysage.
Peu avant midi, on voit arriver au loin un petit troupeau de ... chameaux ! Arrivé à notre hauteur, le chamelier bifurque dans notre direction et s’octroie une petite pause cigarette avec notre guide, tradition oblige. J'avais emmené du tabac à rouler (plus écolo) et cela semble beaucoup les amuser l'un et l'autre. Une fois les civilités terminées, force est de constater que les chameaux n'ont pas eu la patience d'attendre et on fait demi-tour; ce qui ne semble pas inquiéter outre mesure le chamelier qui se lance à leur poursuite. On devrait dire "têtu et retors comme un chameau" tant il semble s'avérer difficile pour lui de les rassembler. Au final, midi arrivant, les chameaux toujours partis dans le mauvais sens, il décide de faire sa pause repas avec nous, s'en remettant au ciel pour les retrouver. La pause de midi durera une heure chaque jour et sera l'occasion d'une petite sieste bien méritée. Mon appareil photo semble beaucoup amuser le chamelier qui me fera une séance de pauses, riant aux éclats à chaque fois qu'il se verra sur l'écran.

La pause finie, il repart à nos côtés, toujours pas inquiet, et après avoir traversé un nouveau troupeau de chèvre, nous retrouvons ses chameaux tranquillement installés à flanc de colline en train de brouter. Quels qu'ils aient été, le chamelier semble avoir renoncé à ses projet et décide de nous accompagner. Les portions d'herbe seront pour nous l'occasion de jouer les gardiens de troupeaux de chameau de loin et de galoper avec eux. Sensation et originalité garantie. A la fin d'une journée de près de 30 kilomètres, nous avons ramené le chamelier chez lui, où la séance photo forcée va continuer : il va nous emmener sa femme, ses 5 enfants, sa vingtaine de chameaux, l'occasion de prendre plusieurs photos les faisant tous rire aux éclats (je me sens un peu forcé mais aussi gêné car il ne les verra finalement probablement jamais. Mais le geste semble lui plaire donc allons-y).
Le défilé terminé, retour au camp où, une fois descendus de cheval, on voit notre guide partir seul au triple galop : la traductrice nous indique que, comme dès demain nous attaquons la montagne, il va essayer de trouver un maréchal-ferrant. J'ai un léger blocage : dans mon esprit, le maréchal-ferrant est une espèce de montagne humaine à gros bras, transpirant devant sa forge et donnant de gros coups de marteau sur une enclume... l'opposé du mongol en somme. Et où trouver une forge dans ces plaines ? on demande à voir. Et finalement, une heure plus tard arrivent deux mongols en moto; le plus vieux commence alors à sortir de vieux clous en métal brut d'une poche de sa veste, une vingtaine de fer à chevaux et commence les préparatifs. S'ensuit alors une scène relativement violente. Nous étions curieux de voir comment ils allaient poser les fers, nous n'avons pas été déçu. Le principe est simple (même s'il vaudrait en France un emprisonnement pour violence sur animaux au minimum ...) : une première personne commence à attacher avec une corde les deux antérieurs d'un cheval puis serre le nœud jusqu'à ce que les pattes se touchent. Puis il attache un des postérieurs et serre encore. Le cheval n'a alors que deux appuis (les 3 pattes liées, et la dernière, libre). Il passe la corde derrière la patte libre, et là, à deux, ils tirent de toutes leurs forces pour relier les 4 pattes ensemble, le plus serré possible. Gravité oblige, le cheval ayant les 4 pattes sur un seul appui, il tombe. Mais pas sans tenter de garder l'équilibre. Le contact avec le sol est violent et dur à regarder. Une fois à terre, l'un d'eux s'assoie carrément sur la tête du cheval, pendant que le guide joue avec les nœuds des pattes pour présenter au maréchal-ferrant une seule des 4. Après, c'est comme du bricolage; à grands coups de marteau, les clous sont enfoncés dans les sabots pour tenir le fer; un coup de tenaille pour couper ce qui dépasse et le tour est joué. Entre 30 minutes et une heure  par cheval. Quelques contusions et coupures sont visibles sur les chevaux mais nous en sommes les seuls émus.

Le campement à été établi pas loin d'une yourte dont  les habitants nous ont apportés du lait de chèvre et du fromage de chèvre mongol. Ce dernier  s'avèrera très sec (comme la plupart des autres fromages que nous pourrons gouter). Comme il semble être l'heure de la traite, nous en profitons pour aller jeter un œil curieux; là aussi le rituel est particulier; quand on voit le matériel qu'utilisent nos éleveurs alors qu'à 3 (deux enfants et la mère) et une corde, ils arrivent à traire une vingtaine de chèvre en quelques dizaines de minutes ...
Une fois la traite terminée, la famille nous invite dans sa yourte, où ils partagent avec nous du fromage et du thé au lait.

La journée se finit par le repas du soir qui sera soft pour nous, pendant que le reste du campement se mange une tête de mouton bouillie avec les pattes. On demande à gouter par curiosité et ma foi, ce n'est pas si mauvais. Au moins eux ne mangeront pas la cervelle. La vraie surprise n'est pas tant de les voir manger la tête mais plutôt de les voir manger : une grande bassine avec la viande, une autre avec les légumes, et tout le monde pioche allègrement dedans. C'est convivial d'un côté, mais très "rustique" de l'autre. Petite Vodka devenue traditionnelle et au lit; demain sera la plus grosse journée de tout le séjour : 45 kilomètres de montagne, 8 heures minimum de prévues. Mes cuisses hurlent déjà.

mercredi 22 août 2012

Mongolie - Jour 4

On y est, premier jour à cheval. Réveil tôt le matin, pliage des tentes, préparation des sacoches, je décide (malheureusement) de ne pas prendre l'appareil photo pour le premier jour (confiant ...), et nous voilà partis en deux groupes : équestre (3 plus Jagi, notre guide) et pédestre (1 plus Bernardo, le sourd-muet). Rendez-vous à 12h pour déjeuner tous ensemble.
Au plus long jusqu'ici, j'ai fait 3 heures consécutives de cheval. Il parait que  les chevaux mongols sont moins confortables (plus petits) mais très résistants. On va voir (j'ai plus de doutes sur ma propre résistance).

Dès le début, on comprend que quelque chose cloche ; mes deux compagnons sont des cavaliers confirmés, mais nos chevaux semblent bugger : alors que notre guide reste au pas, sans bouger d'un cheveu sur sa selle, il nous faut être au trot (moi régulièrement au galop carrément avec mon petit cheval) pour tenir le rythme ! (même après 9 jours, le problème restera le même). Bref, on s'adapte.
Quelques mots sur la sellerie et la tenue : notre guide à une selle mongole avec large pommeau relevé à l'avant et un 'dossier' à l'arrière de la selle et petit coussin pour l'assise, alors que nous avons une selle plus classique en bête cuir bien inconfortable. Mais le plus surprenants pour qui à déjà monté un cheval en France reste les étriers qui sont positionnés sur l'avant de la selle (au lieu d'être fixés sous la cuisse). Cela oblige à adopter une position un peu différente de l'habituelle. Le trot enlevé semble également bien les faire rire : quelle que soit l'allure (pas, trot, galop), le mongol reste 'vissé' sur sa selle, immobile, complètement indifférent à la gravité et aux mouvements de balancier de  l'animal. Là où je tressaute lamentablement, en ayant la sensation de me bruler la peau à cause des frottements, le guide mongol pose un regard définitivement stable sur le monde. Le plus déprimant étant ces enfants d'une dizaine d'année, montant à cru, nés sur l'animal. On n'est décidément pas nés égaux.


Mes fesses commencent à se réveiller quand, très tôt notre guide s'arrête auprès d'un 'Ovo', monticule de pierre disparates, d'environ un à deux mètres de hauteur, le sommet généralement entouré d'un tissu bleu reconnaissable; il s'agit de lieux de recueillement d'origine chamanique (même si 80% de la population est boudhiste, les mongols restent très superstitieux et attachés à leur culture chamanique) dont la coutume veut qu'on en fasse 3 fois le tour dans le sens des aiguilles d'une montre en jetant des pierres.
A côté de l'Ovo, nous découvrons avec surprise des pétroglyphes, symboles et écritures gravés dans la roche, d'origine et d'âge incertains mais lointains. Par contre, pas de panneau, d'indication, d'exploitation du lieu. Sans les indications de notre guide, nous aurions pu passer 100 fois à côté sans les voir.


A la fin de la matinée, nous attendons le groupe de marcheurs une bonne heure sans succès. On décide de repartir et d'avancer plus rapidement vers le prochain campement : tout va bien, ils n'ont juste pas pris la même route que nous. Désormais, nous n'essaierons plus de nous rejoindre le midi.


La journée ayant été écourtée, nous insistons (au grand regret de mes cuisses et de mes fesses endolories) pour faire une seconde balade dans les environs.
Comme nous sommes encore très bas en altitude (environ 1500 m) le paysage est très vert, très gras (très 'moustiqué' ...). Nous assistons en direct à un impressionnant combat musclé entre deux taureaux en liberté à moins de 10 mètres de nous. Une fois leur testostérone apaisée, nous continuons le trajet au milieu de troupeaux de chèvres, moutons, chevaux, tous en liberté, avec de loin en loin, un enfant ou deux pour les surveiller. Les paysages sont grandioses, des plaines à perte de vue, au loin la promesse des montagnes et entre les deux rien qui n'arrête le regard. Il suffit de monter sur un rocher
pour pouvoir suivre des yeux pendant des kilomètres le tracé des rivières qui vont se perdre dans la lumière. Oui, déjà la Mongolie est belle.

A part l'immense frustration de n'avoir pas pris l'appareil photo, c'était une journée merveilleuse, et nous sommes déjà complètement dépaysés.

Arrivée au camp et douche dans la rivière. Profitons-en même si l'eau est  froide, demain ce sera pire.

mardi 21 août 2012

Mongolie - Jour 3

Cette  première nuit en yourte s'est passée. Pas forcément bien, décalage horaire oblige, j'ai dormi quelques heures à peine, passant le reste du temps à augmenter le niveau extérieur de pollution à l'aide de nicotine (Ulan-bator est la deuxième capitale la plus polluée au monde, j'ai peu  de scrupules) à écouter le concert des centaines de chiens errants discutant entre eux. Les boules quies vont s'imposer pour pouvoir fermer un œil.
Lors du petit déjeuner, nous croisons un groupe de touristes qui vient de finir un circuit (pas l’Altaï mais ils nous donnent quand même 2-3 infos sur les coutumes et les chevaux) ainsi que deux autres groupes sur les départs , toujours pour d'autres circuits.

La veille, nous nous sommes donnés rendez-vous à 8 heures précises avec la traductrice pour avoir un peu de temps pour visiter la ville avant notre vol intérieur de 14h à destination de Khovd (prononcer 'roft' ... oui, le mongol s'avèrera difficilement lisible et prononçable). On nous a à mainte reprises prévenus que les horaires en Mongolie étaient malléables; c'est donc à 9h30 quand elle nous demande de la rejoindre à une heure du camp. La journée étant donc déjà écourtée, nous improvisons une visite du musée d'histoire naturelle de Mongolie.
Même si chaque vitrine à une odeur de naphtaline et que l'ensemble s'avère plus que vieillissant, ce musée à ceci de très intéressant que l'ensemble (ou quasiment) des animaux/plantes/pierres présentées sont issues du sol mongol; rien ici ou presque n'est importé. Ont peu donc déjà commencer à prendre une première mesure de la richesse du pays tant sur le plan de la faune et de la flore que sur la richesse du sol lui-même.
Faute de plus de temps, nous prenons la direction de l'aéroport où nous avons la chance de voir notre avion partir à l'heure.

Durant le vol, les yeux scotchés sur le hublot, j'admire le paysage qui défile. Déjà je vois les prémices de ce que sera notre voyage : d'immenses étendues, tantôt vertes, tantôt plus sombres ou humides, que rien ni personne ne délimité, où aucun nuage de s'accroche ni ne 'bouloche'. Nous survolons un immense lac coupé en deux, moitié salé, moitié pas; nous survolons une partie du Gobi; nous survolons la Mongolie dans ce qu'elle a de sauvage et de naturel, où quelques tâches sombres mouvantes signifient d'immenses troupeaux et quelques très rares points blancs de loin en loin des habitations.
C'est immense, le mot ne suffit pas mais reviendra toujours, faute de mieux.

Arrivée à Khovd où nous sommes accueillis par 'le chef', notre chauffeur (j'ai lui aussi oublié son prénom sitôt prononcé) qui nous emmène sur le premier lieux de campement. Une grande tente bleue (style 'babaorum' sur la carte d'astérix) sera donc la cuisine, 3 autres tentes sont montées pour nous. Tables, chaises, tout sent le camping. On va faire tout le séjour avec ça ? (spoil : oui !). Présentation de l'équipe, on aura donc un guide équestre (pratique), un guide pédestre (sourd-muet, pratique si notre marcheur à un problème un jour...), une cuisinière (toute jeune), 'le chef' (tout gros), et notre super traductrice. En arrière plan patiente 4 chevaux, tout petits par rapports aux nôtres. Nous les guettons du coin de l’œil puis finissions par demander qui à quel cheval. 30 secondes après ou presque, ils sont prêts à monter et nous nous voyons nos montures affectées. Comme je suis le plus grand des 3 cavaliers et  le moins expérimenté, on me donne ... le plus jeune ,le plus petit et le plus craintif des 4 chevaux. Je me dis que c'est un test. De toutes façons, je m'attends à avoir au moins une chute d'ici la fin, autant que je puisse à ce moment-là avoir des excuses. Au fil des jours je finirais par surnommer mon cheval 'Diesel', à cause de sa tendance à être très long à démarrer, à être très très lent au pas, mais à partir au galop dès que possible (que le sol le permette ou pas, que le cavalier soit d'accord/prêt ou pas).
Premier petit tour à cheval pour les/nous tester : les selles font mal, les chevaux sont réticents, les mongols nous regardent faire du trot enlevé en rigolant, tout semble ok.
Nous mangeons le premier repas du trek, arrosé d'un reste de vodka et on file au lit; demain on commence !

lundi 6 août 2012

Mongolie - Jour 2



"La grande porte, du grand magasin , dans la grande avenue". Après avoir essayé d'obtenir des renseignements des locaux, sans succès, notre grand ami google nous indique que ce qui se rapproche le plus de notre demande est le "State departement store" dans "peace avenue". Admettons. Après une courte balade dans UB ("Ulan Bator" pour les locaux), nous retrouvons notre guide après la recherche épique d'un téléphone. Celle ci s'appelle "doobi" (je n'ai toujours pas compris son nom donc appelons-là comme cela). Elle pale français (mais pas trop en fait), anglais (mais pas trop en fait) et mongol (mais pas nous en fait). Nous découvrons aussi les deux autres touristes qui composeront notre groupe. Le courant passe plutôt bien avec les deux touristes qui ont l'air aussi peu à cheval sur les horaires, le programme, les conventions que nous. Moyen-moyen avec notre traductrice qui s'avère être (ô surprise) asiatique jusqu'au bout des ongles (comprendre par là que lorsqu'elle ne comprend pas ce qu'on lui dit, ce qu'on lui demande, ou quoi que ce soit d'autre, réponds juste "oui" avec un grand sourire. Il faut juste prendre le coup de répéter sa question sous plusieurs formes différentes, en mixant anglais et français jusqu'à obtenir une vrai réponse).


Le programme sera la visite du monastère de Gandan, plus grand "repère" boudhiste de mongolie, puis le "black market" (marché noir pas franchement illégal, plutôt une sorte d'immense bazar où pullulent les attrapes-touristes et les pickpockets), puis repos d'une journée peu remplie dans un café/bar où nous gouterons au café mongol (sorte de café soluble bas de gamme. Ici, ils boivent plus volontiers du thé noir), la bière mongole (qui semble si légère ... mais en fait non), et la vodka mongole, la "gengis black label", vantée par notre traductrice comme étant la meilleure de mongolie (forcément); force est de constater qu'il s'agit d'une des meilleures vodka que j'aie eu l'occasion de boire.

Il commence à faire nuit, donc direction le camp de yourte via une route complètement chaotique (qui nous fait aimer à l’extrême la DDE). Le repas du soir est déjà prêt, à base de soupe de mouton-légumes délicieuse et de yaourt maison. Passage dans les toilettes turques oblige (c'est la dernière fois qu'on en verra jusqu'à la fin), puis re-vodka pour re-confirmer qu'il s'agit bien d'une très très bonne vodka et on file dormir sous la yourte pour la première fois.

Demain, 3 heures de vol intérieur pour nous emmener au campement définitif. Demain, dernier jour sans cheval. Demain le voyage continue ....

Mongolie - Jour 1

9357 Km, 17h30 de vol au total, ça y est, nous sommes arrivés à Oulan-Bator.

Il est 4h30, l’hôtesse du vol Francfort-Bejing nous réveille pour proposer un petit déjeuner.
J'ouvre les yeux depuis le hublot sur un paysage immense, sombre et désertique. Aussi loin que  se porte le regard, c'est la même étendue vide, sans qu'aucun signe de vie ne vienne perturber la vision si ce n'est, de loin en loin, des chemins de terre au tracé aléatoire et indéfini.
La prédominance est donnée à la terre, ponctuée de sporadiques flaques de boues maronnasse semble-t-il à cette altitude.
Aucune maison, village, campement, troupeau n'est visible; rien.

L'écran de vol me le confirme, nous survolons actuellement le désert de Gobi. Avec moins de 0,5 habitants au kilomètre carré, rien d'étonnant à ce que le paysage ait l'air aussi apocalyptique.
Il me faudra attendre 30 minutes et la prise d'un petit déjeuner européen pour apercevoir les premiers signes de civilisation.
Arrivés à Bejing dans les temps, après de multiples contrôles inutiles, dernier vol de Bejing à Oulan-bator où je prends plus de temps pour détailler le paysage Mongol qu'on re-traverse dans l'autre sens. Ce que j'avais d'abord pris pour des chemins de terre s'avère en fait être les lits changeants des différentes rivières qui semblent actuellement toutes être parties en vacances ailleurs. La plaine est sèche, aride, entrecoupée de ces sillons de terre assoiffés.
Mais au fil des kilomètres, le paysage change. Le désert de roche et de sable laisse la place à des champs, cultivés selon des techniques différentes apparemment. Si on repère les sillons parallèles des champs rectangulaires auxquels nous sommes habitués, fréquemment apparaissent des champs cultivés en cercle. J'ai du mal à comprendre l'avantage. J'essaierais de me renseigner plus tard. Après deux heures de vol apparaissent les premiers signes réels que le pays est habité. des toits colorés, quelques camps de yourte reconnaissables à leur aspect circulaire apparaissent, rassemblés non loin des quelques cours d'eau encore présents. Puis l'eau et la verdure, les marais même, se reprennent leurs droits et voici arriver la capitale, OUlan-Bator, qui m'apparait d'abord, aux alentours de l'aéroport comme un conglomérat anarchique de parcelles de terrais colonisés alternativement par des yourtes ou des immeubles au style communiste (bien carrés, sans balcons, bien longs, ternes, unis, pratiques mais pas esthétiques).

Sortis de l'aéroport, la première mission sera de trouver le bus (400 turkish soit environ 20 centimes d'euros) qui nous emmènera au centre plutôt que  le taxi (30000 turkish = environ 20€). Dans le bus, nous montrons l'adresse de la guest house et tout le monde se mobilise, se passe le papier, à son mot à dire sur la direction à prendre. Conciliabules entre les voyageurs, la contrôleuse et le chauffeur. Nous restons coi, souriants bêtement, un peu gênés de tant d’intérêt pour notre demande, mais après près de 20 minutes de balade en mains inconnues, notre papier de réservation nous revient avec les indications adéquates : le bus nous arrête juste devant. Sympa, vraiment :)
Un première bière mongole plus tard, nous sommes plus qu'heureux de pouvoir nous doucher (probablement la dernière douche chaude de ces 15 prochains jours, profitons-en).

Rendez-vous est déjà pris pour demain 11H avec notre Guide devant "La grande porte , devant le grand magasin, dans la grande rue. Vous trouverez". Espérons :)