lundi 8 août 2011

Grèce - Jour 16 - La fin

Voilà, c’est fini la Grèce. On vient de quitter Athènes (45° de moyenne) et de se poser à Paris (18° au sol), bloqués à la récupération de bagage par  3 militaires en manque d’action, il fait gris et froid.

Du coup, pour finir ce voyage, une série de facts, de constats, que j’avais mis en note mais qui n’ont pas trouvé leur place dans les articles des jours précédents :

- En Grèce, quand tu vas aux toilettes, tu n’as pas le droit de jeter de papier dans la cuvette. C’est indiqué un peu partout, quel que semble être le type de lieu, la même rengaine revient toujours : Do NOT throw paper into toilets !! Après m’être renseigné, cela viendrait du risque encouru de boucher les toilettes (j’ai testé et effectivement, ça les bouche). J’en ignore la raison exacte (leurs toilettes ressemblent parfaitement aux nôtres). Peut-être un problème avec le système d’évacuation…

-  En Grèce, on va régulièrement croiser une vieille voiture avec un haut-parleur en train de rouler au pas et de hurler quelque chose d’incompréhensible. Un peu comme les éclaireurs pour annoncer la présence d’un cirque dans un village. Sauf qu’ici il s’agit juste d’un  vendeur. Alors en général ce sera un vendeur de fruits & légumes (pastèques le plus souvent, melons, tomates), mais on a croisé aussi des vendeurs de poisson, viande et pain. Des touristes québécois nous ont dit avoir croisé un vendeur de chaise ! Un autre moyen de fournir leur produits consiste en remplir l’arrière d’un pickup de marchandises, s’arrêter n’importe où avec un écriteau en carton et une vieille balance accrochée à la voiture. La première fois que j’en ai vu en plein Thessalonique, au fond d’une ruelle, j’ai douté de la légalité de la chose, mais on en a ensuite croisé tellement, partout et n’importe où, que j’en ai déduit qu’il s’agissait d’une pratique courante.

-  En Grèce, il y a beaucoup de petits monuments dédiés à la mémoire. Ils sont bien évidement les plus nombreux le long des routes, dans certains virages dangereux, et font le plus souvent référence à un accident ayant eu lieu là. En général, la famille de la victime va demander la construction de ce petit idiotifie pour perpétuer la mémoire du drame qui à eu lieu à cet endroit, rendre hommage à la victime (comme on met des fleurs chez nous), mais va aussi servir à prévenir les autres qu’ici à eu lieu un drame (comme on peut voir les silhouettes noires ou blanches fleurir les bords de nationales en province en France). Mais pas seulement. J’ai aussi appris que parfois c’est la municipalité d’une ville/village qui va financer la construction d’un de ces petits édifices et le placer à un endroit considéré comme dangereux, pour ‘prévenir’. Dans le doute, en passant devant ces mini-temples il arrive de voir des  personnes âgées se signer (2 ou 3 fois) à chaque fois que l’on passe devant l’un d’eux. Plus surprenant le nombre d’homme âgé qui respecte cette tradition à Athènes (j’avais lu ça, mais je pensais qu’il s’agissait d’une pratique abandonnée avec le déclin de la religion. Sauf qu’en Grèce il  n’y a pas vraiment eu de déclin de la religion…)

-  En Grèce, il semble qu’il y ait un âge qui détermine la mode vestimentaire. Avant 50 ans, on a trouvé les grecques plutôt élégantes (à part à Athènes où tout le monde est habillé en touriste-plouc avec le t-shirt/short/tongs, qu’on soit touriste ou pas). En journée des tenues légères mais accordées, et le soir de longues robes et parfois des chapeaux. Par contre, il y a l’après 50 ans. Là, il semble qu’il y ait une loi silencieuse qui obligerait les femmes à s’habiller en noir.  Je n’ai jamais vu autant de diversité dans le noir sobre et triste qu’ici (si on a lu Pratchett, on comprend qu’il parlait de la tenue des femmes grecques pour décrire les variations de noir ^^)
La tenue est standard : jupe longue et austère noire, chaussures fermées noires (éventuellement avec un petit talon compensé), un haut noir et austère, à manches (même courtes) et surtout aucun décolleté. Veuves de jeunesse ? (car nombreuses sont celles qui sont en noir au bras de leur maris).
Cette règle semble respectée autant en province qu’en ville (à pat Athènes encore une fois)


- en Grèce, on aime parler grec. Même si toi, pauvre touriste, tu ne comprend pas. Et même si toi, pauvre touriste, tu arrive en disant ’hello’, si tu continue en disant  ‘I don’t understand, i don’t speed greek’, que tu persiste avec un  ‘désolé, je ne parle pas grec !!!’, le grec peut continuer à te parler grec en te souriant aimablement, persuadé peut-être que s’il continue à te parler grec, tu va avoir une illumination et apprendre/comprendre sa langue. Alors tu souris aussi, tu attends qu’il ait fini, et tu repose ta question en anglais un peu plus fort, espérant que quelqu’un d’autre va comprendre que toi, pauvre touriste, tu ne parles toujours pas plus grec qu’il y a 5 minutes.

- En Grèce, au début, tu te dis qu’ils sont énormément plus concernés par l’écologie que nous; parce que sur presque toutes les maisons tu vois des panneaux solaires (minimum deux), parfois dans le jardin aussi en plus; tu croise souvent des champs de panneaux solaires, ou sur les montagnes des rangées d’éoliennes.
Puis tu vois l’état des  plages, les décharges sauvages (surtout en campagne), les poubelles unique et tu comprend qu’ils ne sont pas écolos. Mais les panneaux solaires c’est quand même vachement bien comme début.

- En Grèce, tu es bien obligé de penser que les grecs sont de grosses balances ! Vraiment ! On a vu la première fois un passager aller chercher le contrôleur pour lui dire qu’il avait oublié de contrôler une bande de jeunes. Comme le contrôleur s’en foutait un peu, il a fallu que le passager insiste vraiment pour que le contrôleur aille voir. Ils avaient leur billets, pas de chance, le passager a eu l’air un poil déçu. On a revu la scène deux fois dans un bus quelques jours plus tard.

- En Grèce, il y a autre chose qui m’a rappelé la Corse (en plus des grecs, du soleil, des cigales, de la mer, des odeurs, du paysage , etc…), c’est les abandons ! Que ce soit en ville ou dans des villages, on a vu une quantité hallucinante de maisons abandonnées, de commerces désertés, d’usines ou d’entreprises laissées pour mortes. Je ne parle pas de maisons qu’on commence à construire puis qu’on arrête au milieu des travaux faute de fonds, non, je parle d’abandons. Et le plus souvent ces maisons/commerces sont bien situés, sur des avenues commerçantes, parfois avec des points de vue magnifiques; souvent ces bâtiments sont en très bon état.
Je ne l’explique pas, toutes mes théories ne tenant pas la route face au nombre de cas rencontrés.

- En Grèce, tu t’aperçois que les gros clichés de touriste que tu as pu dire les 2-3 premiers jour… ben ils sont toujours d’actualité au bout de 15 jours…

Au final, ce voyage en Grèce, c'était génial, on a souvent galéré (petite pensée pour les transports), mais cela nous a permis de découvrir énormément (beaucoup plus que si on y était allé en voiture), de rencontrer des grecs, de les voir vivre et d'essayer de comprendre.

Parfait, mission réussie :)


Grèce - Jour 15 - Athènes

Jour 15. Dernier jour. Le programme initial était d’aller dans une des îles des Cyclades. Au final, la difficulté d’avoir des renseignements corrects relatifs aux transports grecs nous a définitivement découragés. J’en suis même venu à penser que la SNCF/RATP, ce n’était pas si mal (c’est dire !). Du coup on est restés à Athènes, acheter 2-3 trucs de touriste à ramener dans le monde moderne avant de se finir sur une ballade dans le stadium Panathénaïque et dans le joli parc de la garde nationale.

Ballade imposée dans le quartier de Plaka (Ze quartier touristique d’Athènes) où, surprise, j’ai découvert que les  grecs n’étaient pas trop insistants. S’ils abordent sur le palier des magasins ou à l’entrée des restos, un simple geste de la main ou de la tête et ils s’arrêtent (pas comme certains quartiers parisiens ou certains autres pays plus … insistants).

On a tenté une dernière excursion hors des quartiers touristiques d’Athènes; toujours le même constat : en dehors de l’acropole, Plaka, l’agora et ces lieux communs du centre, à peine le trottoir traversé, on se retrouve dans une ville grise, sale, abandonnée, où on garde paranoïaquement la main sur son sac (voir des junkies se piquer en plein jour sur une place, ça refroidit atmosphère). On se croirait dans une ville du tiers monde (sans exagérer) dès qu’on s’éloigne des quartiers populaires. Une chose à savoir sur

Athènes c’est que c’est la ville du monde la plus peuplée en rapport de la population du pays (près de 35% des grecs vivent à Athènes quand la plupart des autres capitales du monde ne concentrent que 8-12% de leur population. 35% !!).
La garde nationale d'Athènes :)
Décidément, à part son centre ,  cette ville est glauque, triste, et les quartiers qui ne sont pas abandonnés devraient probablement l’être. Et comme partout dans ces cas-là, grosse présence policière (passive) dans le centre, absence totale partout ailleurs.

Tiens, pour clôturer le séjour un petit top 3 :

Les 3 choses qu’on a le plus aimé en Grèce :
- Les météores : pour le grandiose et le calme, le splendide et le démesuré, tellement unique !
- ex-aequo : Hydra ; parce qu’on a passé la journée dans une carte postale. Cliché mais tellement beau et unique aussi !
- Le mont Olympe : pour la vue, les sensations, le calme, la rivière, et parce que quand même, le mont Olympe quoi ! :)

Les 3 choses qu’on a le moins aimé :
- Athènes, la ville; une fois sorti des quartiers touristiques, on avait qu’une envie (comme apparemment les athéniens) : quitter Athènes. C’est une ville sale, mal foutue, anarchique et avec un contraste tellement fort entre le centre propre et gentil et le reste des 90% de la ville qui est glauque et insalubre…
- Delphes. Par principe, parce que c’est une des choses dites comme ’incontournables’ alors que bon … de façon plus générale, c’est surtout la non-gérance des lieux archéologique, l’absence explications toutes simples expliquant ce qu’on est en train de regarder, l’apparent manque d’attention apporté par les grecs à leur patrimoine.
- S’il faut absolument un troisième, je redirais Athènes. Parce que vraiment, on n’a pas aimé. Vraiment !


Grèce - Jour 14 - epidaure

Dur la Grèce, dur !
Epidaure. 2h30 de bus depuis Athènes pour atteindre ce lieu définit comme (encore) un des joyaux archéologiques de la Grèce. A l’origine il s’agit ici non pas d’une ancienne cité, mais d’une sorte de complexe médical de  l’époque dédié à Asclépios (fils d’Apollon).

Le trajet aller se passera sans trop de problème (nous commençons à savoir anticiper un peu les aléas des transports grecs), et 3h plus tard nous voici perdu au milieu de nulle part, sur le site
Un des sièges du théatre
archéologique d’Epidaure (qui, logique, n’est pas du tout situé à Epidaure, une ville à une trentaine de kilomètres de là …). Le site héberge 3 lieux : le musée (qu’on ne comptait pas voir, mais le ticket d’entrée y donne accès), le site archéologique et enfin l’ancien théâtre définit comme ‘magnifiquement bien conservé’. A la suite des multiples déconvenues récentes, personnellement, je m’attends au pire. Dès l’’entrée, on se retrouve devant le théâtre. Et effectivement il est superbement bien conservé. De plus, une fois n’est pas coutume, il est possible d’entrer dans le théâtre. Ce dont ne se privent pas les autres touristes y allant tous de leur chansonnette pour tester l’acoustique réputée du lieu (construit sur la base du ‘chiffre magique’ que les grecs connaissaient déjà alors qu’on ne l’a ‘découvert’ que des centaines d’années plus tard). Visuellement très imposant avec ses marches et sièges presque intacts, acoustiquement parfait, voilà une ruine magnifique. Cela ne me rassure toujours pas. 5 heures de trajet pour voir ça, même si c’est effectivement joli, c’est encore cher payé.

Toujours sur la défensive, en passant devant le musée, on décide d’entrer, presque uniquement pour profiter de 5 minutes de climatisation. Et là, surprise ! Si le musée est ridiculement petit (2 pièces), il expose les pièces les mieux conservées qu’on n’ai eu le loisir d’observer depuis 15 jours ! En deux pièces seulement, on va voir quelques frises de temples quasi intactes, des statues regorgeant de détails, des colonnes et toits (première fois qu’on voyait un bout de toit antique !), bref, en deux pièces on en a plus vu que dans toutes nos ballades (musée national compris, si si !). Génial !

En ressortant ravi de ce petit bijou d’exposition, on se sentait d’attaque pour le site archéologique dont on pouvait apercevoir quelques bouts au loin. Pas de surprise au premier abord, des ruines ’ruinées’, dont on semble à peine deviner la première rangée. Puis au fur et à mesure de la ballade, les panneaux explicatifs se succèdent, on voit clairement que certains murs ont été ré-alignés, on devine clairement au sol le dessin des différents édifices (hôpital, maisons, bains), on a enfin un début de matière qui permet à notre imaginaire d’essayer de rétablir l’ancienne disposition des lieux. Un vrai plaisir d’enfant que d’arriver à essayer d’imaginer tous ces bâtiments. Depuis le site de Dion, je n’avais plus eu cette occasion.
Colonne en cours de rénovation
Seconde surprise, en continuant notre ballade au milieu des ruines (oui, site ouvert là aussi !), on s’aperçoit que l’Hestatorion est en grande partie restaurée ! Les moulages et pierres neuves retaillées à l’ancienne encadrent tel un puzzle géant les vestiges retrouvés ci et là. Là c’est une colonne presque entièrement restaurée qui cohabite avec celle-ci bien conservée, les deux reliées par une restauration. On voit également les appareils utilisés pour restaurer le site, les pinceaux, les échafaudages, les grues, etc… on voit qu’ici, des milliers d’années après, on tente de redonner de la vie, de rétablir la cohérence des lieux et qu’on essaie de donner au spectateur, au touriste ravi une idée non pas via son imaginaire mais via ses yeux de ce qu’avait pu être la vie à cette époque.
Le site en devient magnifique. On ne respecte plus seulement les avancées scientifiques et architecturales de l’époque, mais aussi le travail des artisans et passionnés d’aujourd’hui qui essaient de rétablir le passé. Et on se prend à envier l’avenir qui verra l’ensemble du lieu restauré. Une fois tous les travaux finis, quel plaisir ce sera de se balader dans ces bâtiments refaits mettant encore plus en valeur les anciennes colonnes, pierres et statues rescapées ! Pas comme l’acropole d’Athènes où les échafaudages presque rouillés témoignent  d’une volonté certes louable mais pas continue de restauration (surtout quand on sait que la majeure partie des travaux actuels de l’acropole sont en fait de détruire les travaux de restauration de ces 10 dernières années car les architectes/archéologues se sont trompés !!!).

Après l’effort : la mer !
Donc je confirme clairement ce que je disais hier, n’allez pas à Delphes, venez ici ! C’est moins loin, mieux conservé, plus joli (et moins arnaco-touristique). En plus, ce qui ne gâche rien, le village de Archeo Epidav

ros, à 10 kms de là, possède un très joli port de plaisance dans une crique naturelle où il est possible de se baigner. Et en attendant le bus retour du soir, nous ne nous sommes pas privés ! :)


Grèce - Jour 13 - Delphes

Delphes. Second lieu le plus visité de Grèce après l’acropole à Athènes. Sur le papier, on nous parle des magnifiques ruines représentant, les plus grandes consacrées à un dieu, Appolon en la circonstance (un des dieux les plus présent dans l’architecture et les croyance de l’ancien monde, avec notamment Dyonisos).  Nous ne pouvions passer à côté (?)

Départ donc tôt ce matin-là, direction Delphes, avec pas moins de 3-4h de route aller pour rejoindre le village. Le bus retour partira assez tard (nous laissant 5 heures sur place environ. On se dit qu’avec tout ce qu’il semble y avoir à voir, ce sera juste mais ça ira).

Arrivée donc à Delphes, 10 minutes pour rejoindre le site où, de la route, on aperçoit le début de ruines. 1 heure après, en ayant essayé de marcher le plus doucement possible, on ressort du site.

Delphes c’est … presque rien. A flanc de montagne, on accède au site par ‘la voie royale’ (quelques pavés peu impressionnant qui forment vaguement un chemin. Le chemin du site de Dion (ou n’importe quelle rue pavée de Paris) sont plus impressionnant). Puis voici la ‘route des trésors’. Dans un imaginaire d’enfant, on visualise une succession de coffres-forts dorés débordants de bijoux et broderies. Ici, on voit juste un caillou émergeant des herbes avec, parfois, un panneau disant ’Trésor d’Apollon’, ‘trésor de …’. Et quand je dis ’un caillou’, je ne minime pas, il n’y a le plus souvent qu’un seul caillou. Et qu’on s’estime heureux si on a une légende. Sur l’ensemble du site de Delphes, il y a énormément de panneaux indicateurs. 3 d’entre eux donnent des explications sur les ruines qu’on est en train de voir (ou d’essayer). 99% des autres indiquent juste ‘ne pas toucher’ dans diverses langues. Voilà qui est intéressant. On croise des panneaux ç moitié effacés où on distingue tout de même des inscriptions en grec ancien. Qu’en coutait-il de mettre une vulgaire feuille en dessous avec la retranscription de ce texte, et sa traduction en anglais ? Qu’on sache au moins ce qu’on regarde !

Bref, on grimpe jusqu’à arriver au théâtre, pièce maitresse du lieu. Une estrade en ruine, quelques rangées de sièges détruit, impossible d’accéder au site. On s’enfuit, dépités et on va voir le stadium juste au-dessus qui lui est passablement bien conservé. Ah oui, mais de loin, on risquerait d’abimer la pelouse (les pierres antiques on s’en fout mais la pelouse , ça ….). Donc on redescend. On va aller prendre une glace (parce que la visite de Delphes il faut oublier : une seule rue remplie de tavernes touristiques et de boutiques de souvenir. )
4 heures de bus retour, nous voilà à Athènes.

En gros, Delphes, ça vaut le coup d’aller voir le site, uniquement si votre GPS est défectueux et vous  a fourvoyé sur une  route de campagne et vous fait passer juste devant le site. Là oui arrêtez-vous, sinon non, n’effectuez même pas un détour d’un quart d’heure pour voir ce site où rien n’est expliqué, rien n’est indiqué ni mis en valeur ou tenté d’être sauvegardé.
(toutes les photos de la journée sont sur cette page, c'est dire si j'ai peu apprécié :/ )

Allez, demain Epidaure, j’ai peur que ce soit pareil.

jeudi 4 août 2011

Grèce - Jour 12 - Hydra

« bonjour, 2 tickets de bateau pour Hydra svp.
- tenez.
- merci. A quelle heure part le prochain bateau pour Hydra ?
- 10h00
- Ok, et à quelle heure arrive ce bateau ?
- 11h30 »

Et effectivement, à 11h30, le bateau s’arrête à …Poros . Si on avait voulu savoir à quelle heure arrivait ce bateau à Hydra (soit plus d’une heure plus tard), il fallait être plus précis dans notre demande …

Anecdote à part, nous sommes donc allé aujourd’hui sur l’île d’Hydra. Après un départ épique en bateau, nous voici arrivés dans un des ’plus beaux ports de Grèce’. Ne pas prendre cette phrase au premier degré; je veux dire que le port en soi est mignon mais pas de quoi en faire le plus beau, par contre la ville amassée sur le port, alors là, oui ! Un régal ! Des petites ruelles qui montent, serpentent , se contournent ou s’arrêtent brusquement, le tout entouré de maisons blanches aux volets/portes colorées, on a passé la journée dans une carte postale.
Hydra à été ainsi nommée car à une époque elle alimentait les autres îles en eau potable grâce à ses nombreux puits disséminés un peu partout. Aujourd’hui, tous ces puits sont condamnés (mais toujours visibles entre deux ruelles), et l’île fait venir quotidiennement son eau potable d’autres villes/îles (un comble quand on s’appelle Hydra). Rien à voir avec le monstre légendaire que j’espérais croiser (ou pas).
Autre chose à savoir sur Hydra : l’île à une taille respectable et des dénivelés respectés; et choses géniale : aucun véhicule motorisé (à part le camion poubelle et la camionnette des pompiers) n’est autorisé. Pas
Ravitaillement de l'île
même un scooter. Autant dire que le calme n’est pas un vain mot ici.

A peine arrivés sur l’île, on a décidé (sur les conseils avisés de notre Routard) de suivre la côte vers l’est. Traversée de deux petits villages tout aussi pittoresques et magnifiques et nous voilà posé sur une première plage de galets, à plonger dans l’eau pure et transparente. Les galets, cela fait mal aux pieds, donc on file sur une autre plage plus peuplée, on joue les touristes et on passe l’après-midi allongés sur les transats d’un café, les pauses transats entrecoupées de pauses méditerranée , elles-mêmes entrecoupées de pauses boissons (il faut savoir se ménager).

Retour presque rando par un versant inconnu du village de Kimina, on se perd dans ses ruelles étroites à l’alignement aléatoire et nous voilà sans nous y attendre à nouveau dans la ville de Hydra. Ballade dans cette ville envahie de chats et nous voilà de retour à Athènes, il fait nuit, le bateau va hyper vite.

Il nous reste encore (plus que) trois jours.

Tout va bien:)

mercredi 3 août 2011

Grèce - Jour 11 - Athènes

Zeus
Voilà, premier jour à Athènes suite à un imprévu : on devait aller sur une île en bateau, mais cela s’est avéré un poil plus compliqué que prévu (à ajouter au post d‘hier sur les transports); ce sera donc pour demain.

Ce matin donc, la visite commence avec le Mussée National d’Archéologie. Nous ne sommes pas fans des visites de musée durant les vacances, mais là, c’est un peu comme ne pas faire le musée du Caire en Egypte, un sacrilège.
Le GROS avantage du musée, c’est qu’il est

climatisé (47° à 12H30 quand même) donc déjà, pour ça on était plutôt partisans. Ensuite, le musée est vraiment vaste, sans aller lire tous les textes descriptifs, compter deux bonnes heures si vous ne faites pas d’arrêt. Nous avons opté pour une pause snack dans le sous-sol du musée, dans l’atrium aménagé. Les prix ne sont pas du tout prohibitif (ce qui m’a étonné) et l’endroit est reposant.
Musée national d'Archéo.
la presque totalité du rez-de-chaussée du musée est consacrée aux sculptures issues de fouilles d’un peu partout en Grèce; de pièces de maisons aux objets de cultes, en passant par les pièces funéraires, on va lentement au début, puis de plus en plus vite, par impression de déjà-vu. Génial pour les férus d’archéo, intéressant pour les autres (quand même, il y a de très belles pièces). L’étage supérieur, aussi vaste est pour moitié dédié à la céramique grecque, pour l’autre à diverses thématiques (pièces de monnaies grecques, une petite partie égyptienne, etc…).
Un beau musée, reposant et rafraichissant, bien agencé et très fournis sans que cela soit fouillis pour autant.

Après une pause glacée dans les jardins à côté de l’acropole, direction l’Agora.
Bon, là, on est en train d’entrer dans LA raison de la majeure présence touristique d’Athènes : l’ancienne Agora (ville antique) et l’Acropole (temples antiques). Tant qu’à être à Athènes, on se dit qu’on va enchainer les deux. Point positif, la veille, lors de la visiter de l’Olmpieion, on nous a proposé d’acheter un ticket d’entrée à 12€ (au lieu de 2€) nous donnant accès gratuitement à 7 monuments athéniens. Tous ceux de l’acropole, de l’agora, de Keramikos (ville antique dédiée à la céramique) et l’Olympieion. Sur le coup, on a trouvé ça plutôt bien fait.
J’étais un peu inquiet de savoir si on aurait le temps de tout faire. Oui. Si on n’est pas complètement passionné d’archéologie, je dirais que l’Olympieion se visite en à peu près 10 minutes, l’agora en 45 minutes (et en faisant le tour de tout), et l’acropole en environ 6 minutes (si on ne compte pas le temps nécessaire pour monter). Oui, c’est peu. En une heure, trajets non compris, on a fait le tour des ’merveilles incontournables d’Athènes’, deux heures maximum avec les trajets.
Si j’ai l’air un peu amer, c’est normal, je le suis. Non pas à cause du ticket d’entrée ou de la durée nécessaire, non, je suis amer face à l’état des ruines. Ce n’est la faute de
Temple de Dyonisos
personne à part celle des grecs d’il y a des dizaines de générations. Là où l’Egypte à protégé ses reliques par un isolement sévère, une série de légendes et de malédictions qui on terrifié le peuple bien après le règne du polythéisme, les grecs n’ont réalisé que bien tard l’importance de leur patrimoine. Le temps de se réveiller que tout (pierre de constructions en marbre comprises ), entre les guerres et les pillages pour se construire un mur en marbre, plus rien de visible ne restait.

Donc l’Agora :  on visite une ville en ruine; au grand maximum aperçoit-on la toute première rangée de pierre au sol, même pas de quoi se représenter l’aspect à plat des bâtiments. On va régulièrement avoir un rocher abimé même pas cubique sortant à peine du sol avec un écriteau ‘temple de Untel’, ‘place Machin’… je veux bien, mais on peut dire n’importe quoi ça ne me parlera toujours pas, j’aurais vu ce même rocher dans un autre contexte, je ne l’aurais même pas remarqué. Il n’y a que deux choses encore debout à l’agora : une partie restaurée de ‘Stoa of Attalos’ (une ancienne place populaire où se mélangeaient les offices fonctionnaires autant qu’alimentaires de la ville), et le temple de Hephaistos dont les colonnes extérieures ont été préservées. Ce dernier est superbe d’aspect et représente exactement ce que, dans mon imaginaire de l’époque Helléniste, je m’attendais à trouver ici.
A partir de là, l’espoir encore vif, l’heure bleue approchant, on se dirige vers l’acropole, et je me dis que les photos dorées que je pourrais faire là-haut rattraperont ces légères déceptions.
Le chemin qui mène à l’acropole est très agréable (mis à part que le théatre de Herodes très bien conservé est inaccessible au public, alors que le théâtre de Dyonisos est accessible mais en ruine). Au bout d’une dizaine de minutes, nous voici aux
Propyléa
portes imposantes de l’acropole. Derrière se cache le  temple dédié à Athena, le Parthénon, et surtout le Propyléa dont je veux absolument voir les statues de près. On franchit les portes et … des grues partout, des chaines et cordes empêchant l’accès de près aux différents lieux, la foule, moins nombreuse en cette fin de soirée, semble un peu hésitante aussi. L’heure rend la lumière belle mais il est très difficile d’arriver à cacher ces grues, baraquements et rails de transports. En effet, depuis 1992 le Parthénon est en travaux (10 ans !!).

Propyléa
Effectivement, sur l’aile nord, on remarque des parties reconstruites, un beau travail de reconstitution qui permet d’imaginer que d’ici plusieurs années (40 ? 50 ?) , quand tout sera terminé, le bâtiment retrouvera une
partie de sa splendeur. Mais en attendant, grues, échafaudages, et rideaux masquent en partie la grandeur des construction. Même topo pour Propyléa, quand au temple dédié à Athéna, s’il était en partie visible durant l’ascension, il semble désormais inaccessible, le chemin étant bloqué par les matériaux de restauration.
Parthénon
Seule consolation, de là-haut, la vue sur la ville d’Athènes est tout
simplement parfaite. On se trouve sur un rocher situé à plus de 150 mètres d’altitude, et tout autour, à 360°, dans la cuvette, on voit tout Athènes, des montagnes la protégeant jusqu’à la mer l’ouvrant sur le monde.

Si on a l’occasion, on ira voir Keramikos et le grand Stadium, mais sans chercher non plus à tout prix à y aller.

Demain, si tout va bien, une île pour profiter.

Grèce - Jour 10 - Athènes

Olympieion
Départ pour Athènes en début de matinée, et arrivée assez tardive, 4-5 heures plus tard. Pour ce trajet, nous avions le choix entre le train (un à 5h55 et un à 19h32 …) ou le bus (3-4 dans la journée).

Plusieurs choses sont à savoir sur les transports grecs. Déjà les grecs préfèrent le bus au train. Durant le séjour, on a pu tester le train de banlieue (complètement délabré, sans clim, anarchique, l’enfer), le train moyenne distance (équivalent à nos anciens ’corail’, corrects , climatisés. Pas le grand luxe, mais ça roule bien). Les tarifs du train sont généralement comparables au bus, à part sur de longues distance où cela devient un petit peu plus cher que le bus (mais un peu plus rapide aussi). Par exemple pour Kalambaka-Athènes, on avait une différence de 20% environ sur le prix du billet entre train et bus, mais le train était 20-25% plus rapide. Donc rien à dire de ce côté-là, ça reste cohérent.
Côté bus, le confort est relatif, comme les trains, au type de bus. On a testé le bus moyenne distance de villages (idem, pas de clim, sièges en béton, inconfortable, en retard, l’enfer), le ‘bus de ville’, équivalent à nos bus parisiens d’il y a quelques années (correct, ça va, sans plus), et le bus longue distance (complètement équivalents aux notre, avec clim, sièges ok, etc…).
Donc sur la qualité des moyens de transports , rien de trop grave à dire. Par contre le bât blesse sur d’autres tableaux :
- la clarté des infos ! : pour avoir râlé avec d’autres passagers (touristes ou pas d’ailleurs), le point commun à presque tous les voyageurs (train ou bus), c’est cet air perdu qui trahi ‘qu’Est-ce que je dois faire maintenant ?, où je dois aller ?, comment ça se passe ?’. Et quand on est touriste, qu’on demande à un local et qu’il nous répond d’un air désolé qu’il n’en a aucune idée …
Le plus simple reste quand même le train : il y a une seule gare par ville, et en général les train sont presque tous omnibus. Les horaires sont généralement affichés sur des feuilles imprimées aux guichets et si elles ne sont pas toujours claires , comme c’est le cas en France, alors on peut demander au guichet où là, par contre, le personnel à toujours été super sympa (même s’ils nous ont parfois induit en erreur. A savoir que le grec ne ment pas ou ne dit pas forcément de bêtises; c’est juste qu’il ne dit pas tout. À la question’ ce train va bien à Vergina ?’ on nous a répondu ‘oui’. Sauf qu’il ne nous a pas dit que ce n’était pas le train actuellement à quai, ni qu’il y
Porte d'Hadrian
aurait un changement dans une gare au nom obscur … mouais … Dernier point sur les trains; on a vécu l’arrêt à certaines gares où … le train s’arrête au milieu de nulle part. Il y avait bien un quai, une seule voie de rails (bonjour la gestion du double sens), et … rien à part nous, perdus et un poil inquiets et pas mal morts de rire.
Au tour du bus. Moyen de transport préféré des grecs, le bus (tous types confondus) couvrent l’intégralité du pays, même les îles, c’est hyper complet. Mais. Mais les bus, ce n’est franchement pas clair. Pour comprendre (il nous a fallu 15 jours ^^) il faut savoir qu’il n’y a qu’une compagnie de ‘bus moyenne distance’ (ce qu’on appelle les ’cars’) : KTEL. Par contre, cette compagnie se subdivise par régions de Grèce. Par exemple un bus de la région de Tessalonie ne desservira pas (ou avec changement) le Péloponnèse. Mais des fois si (je sais, c’est super clair). Après, on a les bus  ’courtes
Chiens grecs à l'heure de la sieste
distances’ (toujours des cars, mais disons de village à village). Ils ne sont pas de la compagnie KTEL et on achète parfois les billets dans les bus eux-mêmes, parfois au petit bonheur de la chance. Pour les horaires, prier les dieux, ou demander dans les cafés/boulangeries/passants (qui, tous, se contredisent, évidement). En général, arriver 1h à l’avance d’un horaire donné par un local et ça ira.
Finalement, les  bus citadins. Eux, on n’y comprend rien. Ils ont des numéros ou des lettre pour les reconnaitre, des fois des couleurs (par exemple les fameux ’bus bleus’ qui peuvent être bleus ou, blanc (avec une bande bleue), ou verts… normal).
Mais tout ça ne serait rien sans les gares des bus. Car oui, pour prendre un bus, deux solutions : se placer au milieu de la route  et faire barrage de son corps pour que le chauffeur s’arrête. En général celui-ci ne
Olympieion (Temple de Zeus)
s’offusque pas (c’est une pratique courante. Idem pour descendre, on négocie pendant le trajet), ou alors essayer de la jouer réglo en allant à une gare de bus. Comme il y a 3 types de bus (longue distance, moyenne distance, interne à la ville./village), les grecs se sont dits que ce serait sans doute plus clair d’avoir 3 gares de bus distinctes par ville/village. Si possible le plus éloigné possible. Et comme on a du coup en général besoin de prendre un bus pour aller à la station de bus prendre un autre bus qui nous amène au bus qui nous amène … on se retrouve facilement à perdre une demi-journée.
Ah, et comme je déteste le bus, je me suis beaucoup retenu de râler. Qui à  dit que les voyages formaient la jeunesse ? J’ai envie d’ajouter qu’en bus ça forme l’ulcère ^^

Porte d'Hadrian
Dernier transport découvert aujourd’hui : le métro Athénien. En bref, les points positifs : plutôt que d’essayer de mettre des barrières et/ou tourniquets ou autre, accès libre, on vous fait confiance pour acheter un ticket (4€ valable toute la journée, ou 1€ pour 1h30) et beaucoup de contrôleurs vérifient (et pas que, ce matin une contrôleuse à obligé une jeune à se lever pour faire s‘asseoir une dame âgée, plutôt cool ça). Efficace je trouve, et en plus ça crée des emplois. Humm pas d’autre point positif.
Points négatifs : c’est encore plus la fournaise sous terre, seuls les coins touristiques (ou presque) sont desservis, il n’y a clairement pas assez de rames sur les lignes, du coup beaucoup d’attente, on a un terminus de ligne en plein Athènes (comme si la ligne 1 avait un terminus à Chatelet… puis repartait du quai d’en face pour continuer. Pratique), et probablement d’autres inconvénients. Du coup, les touristes prennent le métro (naïfs), et les Athéniens prennent le bus (ils savent lire le grec eux :/ ).

Au final, les transports, c’est la galère quand on ne parle pas grec (beaucoup d’annonces sonores dans les gares de train/bus, mais jamais en anglais), mais ça nous a permis de créer des situations cocasses et de
Olympieion
rencontrer des grecs et touristes sympas :)

Arrivée à Athènes donc, dans le quartier le plus pourri (quartier de la gare, prix de l’hôtel au mois d’aout oblige), petit tour en soirée pour voir un premier monument (l’Olympieion) et ballade dans les ruelles touristiques. Pas pire.

A suivre demain, see ya !



lundi 1 août 2011

Grèce - Jour 9 - Les météores #2

Grand météore
Aujourd’hui, c’est Koh-Lanta en Grèce !


Comme annoncé hier, aujourd’hui ce fut la visite des fameuses météores. Arrivée en train hier à Kalambaka,  et direction la guest house à Kastraki. Simple détail à propos de ce village : il est traversé par une grande route qui monte, qui monte , qui monte…
Avant de raconter la suite, les Météores, qu’est-ce que c’est ? D’immenses blocs de roche de plusieurs centaines de mètres de haut. Leur composition dénote complètement avec le paysage alentour (qui ressemble plus au maquis Corse). Ces immenses blocs, impressionnants, sont très groupés et semblent réellement tombés d’on ne sait où. Deux explications ont été avancées; la croyance populaire/religieuse qui voudrait que ces rochers soient réellement tombés du ciel afin de permettre aux ascètes de s‘y retirer pour prier; l’explication scientifique est qu’il y a des milliers d’année, un immense fleuve coulait ici et, suite à des déplacements tectonique, aurait trouvé un jour son
Varlaam
embouchure ailleurs, laissant ici ces géants de pierre marqués des cicatrices des eaux qu’ils charriaient. 
Et sinon, pourquoi aller passer deux jour à regarder des rochers qu’une rapide passage en voiture/bus aurait égalé ? Parce qu’un jour un moine qui en avait marre de la civilisation s’est dit que ce serait une super idée d’aller construire un monastère ascète là où on ne pouvait même pas grimper à pieds… et il l’a fait. Du coup, un copain à lui s’est dit qu’il allait faire pareil (et il a construit son monastère vraiment en face du premier) et  ainsi de suite. Au total, j’ignore combien il peut y avoir de monastères perchés sur ces rochers, probablement plus d’une dizaine. Et 6-8 d’entre eux peuvent être visités.
Roussanou
Pour ça, deux solutions : prendre un bus ou un taxi qui vous emmène faire un tour balisé dans ces montagnes, et vous visitez les deux plus grands et éventuellement un troisième. Soit vous décidez de partir, à pied , à l’assaut de ces blocs millénaires.
Forcément, on a choisi la seconde solution J

Hier, nous avions eu un avant gout de ce que serait la journée en allant voir le plus proche de l’hôtel : Anapavsas (à vos souhaits). Point de vue superbe, un peu proche de la route pour être réellement qualifié de silencieux mais réellement serein.
Et ce matin, après un petit déjeuner grec bien calorifique, nous voici partis en tout début de matinée. Premier arrêt , le monastère du Grand Météore. Première surprise : les touristes arrivent ici par bus entiers; japonais, polonais, coréens, chinois, hongrois, etc. on croise aussi des voitures italiennes, allemandes, suisses, et même quelques françaises !
Au final, on a l’impression de se retrouver dans un mini parc d’attraction (MoineLand Resort, le pays merveilleux des icônes byzantines et des croix plaquées or). Je comprend que ce soit la seule source de
Ancienne cuisine du monastère
revenu de ces moines, mais si on vient dans ce monastère chercher calme et sérénité, c’est raté. A part la pollution sonore des touristes, le lieux est réellement étonnant; le plus grands de tous ceux qu’on verra, ce monastère abrite 2-3 musées (dont un dédié à la guerre ….) et le point de vue est superbe. C’est aussi, je crois, le plus haut monastère des météores. Petit détail : on ne rentre pas habillé n’importe comment ; pour les hommes un short un peu long et un t-shirt font l’affaire (si le short est trop court, on vous prête un pantalon). Pour les femmes … pas de short, pas de pantalon (même long), pas de jupe qui n’arrive pas à mi-mollet, et pas de décolleté. Du coup, à l’intérieur du monastère toutes les femmes se ressemblent un peu avec leurs jupes noires à poids blancs et leurs foulards colorés sur les épaules (le tout prêté par le personnel).
Une fois rapidement vu le monastère, on fuit vers le suivant. Comme il faut marcher un petit kilomètre pour l’atteindre, nettement moins de touristes. Plus petit mais plus intime, voici Varlaam, construit quand un moine du même nom à vu que celui d’en face prenait forme. Situé juste en face du premier, le point de vue est tout aussi beau, mais le côté touristique gâche un peu l’ambiance.
De là, une fois passé les baraques de souvenirs agglutinées à l’entrée, le soleil à  déjà commencé à se réveiller, et on décide d’aller au suivant. Sur le papier, 5-7 kilomètres; mes pieds affirment le contraire à grands cris.
Roussanou
Nous voici  arrivés à Agia Triada. Sur la route, deux points de vue nous offrent la vallée entière avec les deux villages comme cadeau visuel; le soleil frappe, les cigales chantent, les mollets pleurent, mais ça vaut largement le coup ! La vue est éblouissante. Perchés sur notre rocher, l’impression de dominer la vallée, une vision dégagée à plus de 180° sur les alentours, le spectacle est époustouflant. Et on sait que ni les photos ni les mots ne seront à la hauteur pour transmettre ce spectacle. D’autant que durant l’ascension des centaines de marches creusées dans la roche pour accéder aux monastères perchés, toutes nos pensées vont, pour une fois, à tous ces artisans qui on réalisé ces petit bijoux dans des conditions qu’on n’arrive pas toujours à imaginer. (Et on finit par se demander si c’est pas envie d’isolement ou par vanité que ces moines sont venus s’installer ici.)
Il est 15h, on marche depuis 10h du matin, et ici, comme il faut marcher, moins de touriste et donc plus personne qui vendrait la moindre chose à manger. La beauté et l’eau fraiche des sources ne nourrissent pas si bien que ça mais il nous reste un sacré bout de route à faire pour rejoindre l’hôtel. Petite sieste à l’ombre pour retrouver des forces et nous voilà partis dans des sentiers plutôt bien entretenus pour arriver au dernier arrêt : le monastère de Roussanou. Intime mais vraiment  tout petit, c’est le seul où on se dit que l’entrée à 2 euros n’était pas justifiée (mais comme les autres étaient aussi à 2 euros, ça compense largement).
Dernier ravitaillement en eau, et nous voici redescendant sur le bitume brulant, les images de ces paysages grandioses encore imprimés au fond de nos yeux fatigués.

Histoire de placer le contexte, on est actuellement assis en terrasse dans le  petit village magnifique de
4 monastères vus depuis un 5ème
Kastraki, en train de déguster une glace aux fruits et à siroter une boisson locale : le yaourt au miel .  Et le tout avec la conviction de l’avoir complètement mérité !

Autant dire que tout va plutôt bien ici J

Demain, rien. Départ pour Athènes la redoutée ou nous finirons notre voyage.