jeudi 31 janvier 2013

Sénégal - Jour 7

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Dernier jour à cheval ! Nous ne devons chevaucher aujourd'hui que cette matinée, pour retourner tranquillement au ranch de Ndangane.

Cette petite ballade (3h) sera un résumé condensé de l'ensemble des paysages traversés pendant le séjour : plage, mangrove, tan, savane, forêt.

Si nous n'avons toujours pas eu la chance de croiser une hyène (dont le territoire de chasse est la mangrove), nous apercevrons tout de même quelques traces et même un chacal solitaire au loin. En chemin nous croiserons également une partie du troupeau de zébus de Doudou, dont certains très beaux spécimens.


au revoir Yokam, au revoir ...
Le retour au ranch semble ravir nos montures qui ne se font pas prier pour avancer; une bonne douche bienvenu et un costaud repas plus tard, nous allons faire une rapide balade à pied dans le village de Ndangane pour aller "chez Victorine", couturière talentueuse chez laquelle nous ferons nos premières emplettes "volontaires" du voyage.

L'après-midi passe rapidement, et juste avant la fin de la soirée nous est proposé une village au marché de Yayème. La moitié du groupe part en carriole  pensant (apparemment à tort) que ce sera moins fatiguant qu'à cheval, tandis qu'avec l'autre moitié, nous décidons de repartir avec nos fidèles compagnons équidés.


briques de terre de construction en
train de sécher
Yayème s’avérera un petit village très typique, avec ses femmes accourant de partout pour nous vendre la camelote locale, sa grande place avec un immense baobab en son centre, son église et ses petites maisons moitié en paille, moitié en terre.


Sur le chemin du retour, nous croiserons plusieurs familles Peulh, le plus grand peuple nomade du Sénégal. Doudou nous explique que leurs conditions de vie sont complètement dépendantes de leurs troupeaux qu'ils suivent au gré des pâturages  peu de têtes = conditions de vie précaires et difficiles.

et ce n'est que le début de la saison sèche ...

Quelques galops d'adieu à l'ombre des palmiers et des baobabs au soleil couchant (dont un bout suivis d'un petit troupeau de zébus au galop également !), et nous voilà de retour pour une bonne nuit de sommeil.


Demain, visite !

mercredi 30 janvier 2013

Sénégal - Jour 6

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Le programme commence ce matin par la visite du village de Djiffer.


Nous partons donc à cheval par la longue plage, escortés tout du long par le chien de l'hôtel. La plage est superbe et déserte, propre et tentante, mais l'heure n'est pas à la baignade; pas encore.
Assez rare dans ce pays à dominance musulmane,
quelques cochons en élevage


Une très puissante odeur de poisson nous accueille à l'arrivée au village; nous longeons la plage en découvrant la pointe de Djiffer et Doudou nous explique que ce village à deux particularités.

La première est que le village n'est habité qu'à une période de l'année, la très grande majorité des habitants vivant de la pêche  et retournant à Dakar ou dans d'autres village à la saison humide. Coup de chance, c'est maintenant qu'ils y sont.
Les poissons attendent sagement de sécher

La deuxième particularité de ce village est beaucoup moins drôle : situé sur un banc de sable, toute une partie du village à été englouti il y a quelque années par l'océan (dont l'usine de poisson dont on peut voir les ruines sous les vagues) il y a une vingtaine d'années (en 1987). Et chaque année, l'océan reprend un peu plus possession du terrain. D'ici moins d'une dizaine d'année, le village entier aura été lui aussi englouti.

La plage du village fourmille littéralement d'activité et nous longeons calmement les étals chargés de poisson en train de sécher, au milieu des hommes, femmes et enfants presque trop occupés pour nous remarquer.

Se baigner avec son cheval, sous le soleil couchant ...
Nous finissons notre petit tour par l'autre versant de la pointe qui commence à être mangée par la mangrove de ce côté; difficile de croire que cet endroit qui respire la sérénité est voué à disparaître.

Retour à l'hôtel par de nombreux galops sur le sable, et une pause bien méritée nous attends.

Après un bon repas, de bonnes baignades et bains de soleil, le clou de la journée : nous allons devoir baigner les chevaux ... et nous avec !

Le thé à la menthe, une tradition
forte ... et très appréciable !

Une fois n'est pas coutume, nous troquons nos vêtements d'équitation, notre bombe et nos selles contre nos maillots de bains.
Nous préparons nos chevaux avec uniquement une longe qui fera office de mors, et nous voilà partis, à cru, en maillots, à faire entrer dans l'eau puis nager nos chevaux !
Pouvoir nager sous ce soleil, cette plage, sur ces chevaux, sans aucune entrave ou contrainte, l'instant et magique !


La soirée se finira sur la plage, sur une grande natte à l'ombre des palmiers, en compagnie d'un guide des environs qui nous offrira un thé à la menthe sénégalais très agréable.
Plus que jamais cette sensation d'irréel, de vivre dans un prospectus exagéré d'agence de tourisme ...

jeudi 24 janvier 2013

Sénégal - Jour 5

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C'est presque à regret que nous quittons le campement d'Hélène, notre hôtesse, et nous voilà repartis en pleine savane. Très vite, nous traversons à nouveau quelques bolongs dont le plus profond m'arrivera à mi-mollet (avoir de l'eau jusqu'à mi-mollet à cheval représente quand même une belle profondeur) et nous alternons entre l'étendue désertique du tan et de mangrove à palétuviers.

Puit de sel déjà raclé
Notre route nous fait croiser une 'mer de sel', zone du tan proche de l'océan recouverte de sel. Ici aussi de nombreuses familles ramassent le sel en cassant la croûte en surface, triant le sable et le sel puis faisant de petits tas qui seront traités aux villages. Une dernière pratique de ramassage que nous verrons sera ces espèces de puits creusés à la main .
le "passage secret", traversé à cheval sous la mangrove !
Une fois ramassé, les récoltes sont entassées puis recouvertes d'abord d'une bâche plastique, et enfin de tout un assortiment bariolé de vêtements, tissus hétéroclites le tout relié par de la corde, des filets de pêche, etc... la bâche ayant pour rôle de protéger le sel des intempéries afin de permettre un séchage réel, et les tissus et vêtements ayant pour rôle de ... protéger la bâche qui pourrait facilement fondre au soleil.
De fait, pendant un petit moment, nous chevaucherons au milieu d'une forêt de minuscules dunes rivalisant de couleurs et de matériaux de recouvrement !

Là où le bât blesse c'est lorsque l'on voit ces travailleurs récoltant ce sel si précieux à main nue, sans aucune protection corporelle, ni même de lunette de soleil pour se protéger de la réverbération. Et dire que chez nous c'est un conseil beauté que de se faire des masques salés...

Juste après avoir abreuvé nos chevaux nous ferons une belle rencontre (disons que moi j'ai aimé, mais ce n'est pas le cas de tout le monde) : un magnifique et imposant varan qui nous céderas bien volontiers le passage.
Une longue pause déjeuner sous le couverts des arbres, entrecoupée du passage de quelques zébus et chèvres et au moment de repartir, nous en verrons un second au moins aussi gros; premier (et seul) accident du voyage : nous passons très probablement à côté d'un nid d'abeille qui viendrons nous taquiner. Une touchée mais l'incident restera sans gravité. La route continue.
Le tan et les tas de sel récoltés
Nous sortons de la savane pour longer la plage. La vue est étonnante : à droite, l'immensité de l'océan, une fine bande de verdure délimitant la frontière. à gauche, les étendues de sable et la rigueur du tan, tout au loin délimité par une forêt de palmiers...

La journée passe vite, accompagnés du calme sans fin de la région, et nous faisons finalement la course contre le soleil pour essayer d'arriver avant la nuit au campement .
C'est gagné, nous voilà au campement du Yokam, très bel espace touristique où nous pourrons laisser nos sacs en vrac pour une fois : demain, nous aurons l'après-midi de libre et dormirons au même endroit. La pause sera la bienvenue !


mercredi 23 janvier 2013

Sénégal - Jour 4

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Arrivée par la plage hier, donc départ par la plage ce matin. Très vite, nous arrivons dans une espèce de village de toubabs : beaucoup de maisons, rivalisant d'expériences architecturales , longent ce bord de plage. Il s'agirait là d'un ensemble de maisons d’expatriés touristes, mais actuellement toutes sont/semblent vides; tous rassemblés au même endroit (ne surtout, surtout pas se mêler à la population locale ! ) l'impression de village fantôme est très forte.
Calao à bec rouge, oiseau au vol très gracieux
et au chant reconnaissable


Comme souvent, nous voyons aussi les début de constructions de nombreuses maisons abandonnées avant la fin. Comme nous explique Doudou, plusieurs raisons à cela : déjà une raison parfois  juridique : maison pas finie = pas d'impôt. Ensuite, aussi près de l'eau, les terrains ne sont pas toujours réellement constructibles même si les autorisations sont délivrées, de plus les matériaux utilisés ne sont pas toujours adéquats dans un soucis d'économie (ne pas utiliser du béton marin pose très vite des problèmes en bordure d'océan) ...


Mais nous apprenons qu'aussi, plus fréquemment, il semblerait que posséder une maison 'en dur' étant un signe de réussite, comme posséder une voiture d'ailleurs (quel que soit son état), de nombreux Sénégalais commencent la construction dès que possible, sans attendre d'avoir la totalité du capital; et crise oblige, quand on a plus de sous, on attends et on laisse la construction en l'état. Du coup des panneaux 'A vendre' pullulent sur des maisons en état d'avancement plutôt aléatoire.

Tous ces squelettes de maisons abandonnées me rappelle furieusement la Corse et la Grèce.

Chemin faisant, nous essayons de traverser un bras de mer afin de visiter un chemin très prisé par les oiseaux au coeur de la végétation en bordure de mer. Mais l'océan à été trop capricieux ces derniers jours, et le guet semble avoir disparu; à regrets nous faisons demi-tour, ceci ne nous empêchant pas de continuer à nous extasier devant la multitude et la diversité des oiseaux alentours. Retour à la savane !
Un zébu très curieux
Notre copain l'astre solaire étant de très bonne humeur aujourd'hui, la pause repas à l'ombre d'un imposant baobab se prolongera un peu plus et nous voilà repartis. Nous longeons actuellement la mangrove (Écosystème fragile caractéristique des littoraux tropicaux); fortement menacée jusqu'il y a quelques années, de nombreux plans de sauvegardes ont été lancés, et un peu partout autour de nous des panneaux indiquent les zones de reboisement naissant. Domaine privilégié d'une faune spécifique (dont les Hyènes), nous débarquons en plein milieu qu'une zone extrêmement verte , comme une immense et infinie oasis au milieu du désert que semble être le tan. Le contraste est frappant.
On nous avait annoncé que cet après-midi, nous visiterions l'île de Fadiouth appelée communément 'l'île aux coquillages'. En bons sceptique, j'imagine une petite île avec 4 coquillages sur la plage et 10 paillotes de souvenirs à vendre. Pas du tout ! Nous arrivons aux abords du village où nous échangeons notre guide (qui reste avec les chevaux) contre un autre (habitant du village) qui nous emmène à la découverte de cette particularité Sénégalaise. Parfois considéré comme 'le plus beau village du Sénégal', la toute première particularité de Fadiouth réside dans ces habitants : plus de 90% de chrétiens et seulement environ 2-3% de musulmans; ces chiffres étant presque l'exact opposé de la répartition religieuse du reste du pays.
En suivant notre guide qui nous fera commencer la visite par le cimetière du village, nous découvrons deux autres particularités : ici se côtoient sans distinction les tombes musulmanes et les tombes chrétiennes (la consonance des prénoms inscrits étant pour nous le seul moyen d'en déduire les préférences religieuses des défunts), le tout dans un immense espace plutôt vert et clair (contrairement à nos tristes cimetières grisâtres , et le sol ... est ENTIÈREMENT en coquillages ! Notre guide nous explique qu'il en est de même pour toute l'île !

Cimetière mixte (chrétien et musulman)
La principale ressource du village , à part le tourisme qui à pu s'y développer, est la pêche, surtout aux coquillages qui sont très nombreux dans ces eaux peu profondes en bordure de la mangrove. Notre guide nous explique que les habitants pêchant les coquillages jettent au sol les milliers de coquilles et, devant certains tas trop imposants, viennent les déposer au cimetière pour maintenir un niveau de sol.
Nous traversons une passerelle pour accéder au village lui-même et nous décrit le principe communautaire : le village est décomposé en six quartiers possédant chacun son chef de quartier (un homme forcément) et sa place des palabres (place de village où seuls les hommes viennent discuter des problèmes du village). Si une solution ne peut pas être trouvée par l'un ou les six chefs de quartiers, alors seulement une demande d'assistance est faite aux autorités légales du village voisin.
Nous n'avons que très (trop) peu de temps, le point de rendez-vous étant encore loin, aussi nous devons écourter notre visite du village.


Laissant derrière nous ce joyaux niché entre la forêt le ciel et l'eau, nous voilà repartis sur les routes. Nous traversons plusieurs lagunes, les pieds au frais dans l'eau et nous rejoignons finalement notre destination : Fadial.
Nous sommes ici non pas dans un des beaux hôtels/camps que nous avons eu jusqu'ici mais chez l'équivalent de nos chambres d'hôtes. Repas maison préparé par la fille de notre hôtesse, douche en extérieur (un trou dans une dalle en béton, des seaux d'eau réchauffée au soleil : ma meilleure douche du séjour, un bonheur !), case unique commune simple et fraîche , nous finirons la soirée au chant des grillons à écouter les histoires de Doudou au coin d'un feu de mangier.

Tout va plutôt bien...



mardi 22 janvier 2013

Sénégal - Jour 3

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Nous sommes arrivés à la nuit déjà bien tombée hier à l'hôtel à Simal, et pendant le repas du soir (riz & poisson toujours) nous entendions la mer toute proche.
Mais en me levant très tôt ce matin là, je me rends compte que nous sommes plutôt les pieds presque directement dans l'eau. Il est tôt, le soleil n'est pas levé (comme pas grand-monde à part Doudou qui s'occupe déjà des chevaux), et j'assiste alors à un des plus beaux levers de soleil qu'il m'ait été donné de voir.

L'appareil photo ne s'arrêtera pas pendant près d'une heure, et je sais déjà que j'ai eu ce jour-là probablement les plus belles du séjour !
Tout y est, du ponton en bois à moitié écroulé, aux habitants naviguant en pirogue, du voisin faisant prendre un bain matinal à son cheval dans la mer aux nuées d'oiseaux décollant au soleil levant ... l'impression de vivre dans une carte postale qui nous suit depuis le début du séjour s'en trouve encore renforcée.


le Tan
Pendant le petit déjeuner, nous apprenons qu'aujourd'hui sera la plus longue journée à cheval (7 heures) et que nous ne devons pas traîner mais ... nous avons été annoncés aux femmes du village qui tiennent absolument à nous faire venir '5 minutes' au marché.
Sans imaginer ce qui nous attendait, nous nous rendons donc à côté du camp dans un assemblage de petites cases marchandes et là, c'est le piège ! 44 femmes du village nous attendent de pied ferme pour nous vendre grosso modo toutes les mêmes bibelots pour touristes.
"Arbre à nids". Les petites boules
sont des nids de Tisserands
L'épreuve est rude au réveil  nous sommes seuls (Doudou étant juge et parti ne pouvant décemment nous accompagner) et l'excuse du retard que nous prenons pour la journée à venir ne fonctionne pas (un proverbe Sénégalais dit 'Vous, vous avez l'heure, mais nous on a le temps !').
Nos vendeuses sont très insistantes (trop à mon goût) et ne demande qu'à joueur au jeu du marchandage (je déteste marchander ...) mais la balade de '5 minutes' au marché nous prendra finalement près d'une heure.

C'est donc déjà fatigués que nous reprenons nos chevaux pour nous enfuir vers des cieux moins solliciteurs. Heureusement, comme je l'ai déjà dit, tous les Sénégalais sont loin d'être aussi solliciteurs et nous ferons de belles rencontres dans la journée.
Après nos chevaux, c'est au tour
des zébus de se désaltérer
Tout au long de la journée, nous traverserons principalement la savane et, loin d'être l'immensité desséchée et brûlée que j'imaginais, le paysage s'avère incroyablement diversifié tant par la faune que par la flore. Nos premières forets de palmiers, de baobabs, des troupeaux de zébus un peu partout, le tout accompagné par les milles couleurs et chants des multiples oiseaux de la région.

Après une pause repas (+ sieste obligée) sous un manguier le temps que le soleil tape moins fort, et la journée s'achève par une longue balade au pas sur une immense plage. Certains chevaux étant un peu anxieux au bruit des vagues , mais aussi à cause de la marée trop haute, pas de galop sur le sable , mais quel bonheur de ne croiser aucune paillote ou aménagement pendant des kilomètres sur une plage de sable fin ...

Le soleil se couche quand nous arrivons à Ngazobil chez 'Les frères' , un couvent catholique qui nous servira de refuge ce soir.

Une bonne douche à l'eau 'tempérée' (comprendre 'à l'eau froide') un bon repas local et une bonne nuit sans moustiques au bruit de l'océan, nous sommes prêts pour la journée du lendemain !

lundi 21 janvier 2013

Sénégal - Jour 2

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Hier soir, nous sommes arrivés de nuit à Ndangane et, contrairement à ce que je craignais, la nuit à été réparatrice et sans moustiques (dormir sous une moustiquaire à vraiment du bon !)
Levé tôt, c'est donc l'occasion pour moi de découvrir "Le ranch" de Marie et Doudou. Je dis le ranch, mais je devrais dire "La ferme"; en effet, se côtoient gentiment des chevaux bien sûr mais aussi des dindons, un âne (porte-bonheur Sérère apprendrons-nous), des chèvres, des zébus (dont un croisé avec un boeuf français), des chats et des dindons.
Après un petit déjeuner solide, la journée commence avec la présentation et répartition de nos chevaux : Bagdad (dit "Le dormeur" à cause de sa tendance à se coucher systématiquement dès le moindre arrêt), Toubab ("Toubab" désignant toute personne à la peau blanche ici), Stella (dite "la princesse", ou "la chieuse", au choix), et enfin mon adorable Caramel (dit "Gros caramel mou"). Au Sénégal, les chevaux sont plutôt petits (l'équivalent de la Mongolie, ce qui m'arrange complètement).
Selles, sacoches et bombes prêtes, nous  voilà partis pour notre première balade de prise en main. Dès  nos premiers galops, nous sommes impressionnés par le confort de ces petits chevaux. Par contre, ils semblent ne pas aimer le trot (moi non plus, tout va bien).
Retour au ranch pour le repas puis c'est parti pour la randonnée cette fois, direction Simal.

Sortis du village, nous découvrons le "Tan" (immense étendue de sable dur entrecoupée de lagunes. Totalement ou partiellement inondé à la saison humide). De loin en loin, nous voyons de gros tas de terre verticaux qui me font penser à des fourmilières mais Doudou (notre guide équestre) nous promet mieux. En effet rapidement nous arrivons devant une termitière géante : plus de 3 mètres de haut ! Ce qui me parait exceptionnel et remarquable sur le moment fera complètement partie du paysage bientôt (nous en croiserons des dizaines chaque jour).

"Petit nain", le cheval
à 5 jambes ...
Au fil de l'après-midi, nous croiserons plusieurs personnes au milieu de nulle part et traverserons quelques villages (dont Djillor, le village natal de Léopold Sedar Senghor) ce qui me permettra de réviser mon jugement sur les Sénégalais : si hier nous nous sommes senti un peu "touristiquement agressés", il s'avère qu'ici, au milieu des terres les gens sont beaucoup moins demandeurs.
Un peu surpris et amusés de voir ces 4 toubabs à cheval (dont 3 femmes, ce qui ne se voit pas franchement là-bas), mais assez sympas. Nous découvrons quand même le fameux "Toubab-cadeaux", le cri rieur des enfant qui nous croisent (qui ne tente rien n'a rien ceci dit) mais l'ambiance est beaucoup moins insistante. Les villages sont trés hétéroclites; remis dans un contexte européen, nous aurions du mal à appeler ça des villages au vu des cases en terre, des clôtures en paille et des puits en pneus, mais ici, non seulement cela correspond à une culture, un paysage et un mode de vie proche de la terre, mais également nous serons parfois complètement admiratifs devant l'ingéniosité de certains systèmes 'faits maison' avec du matériel de récupération.

Termitière géante
Nous avons beaucoup à ré-apprendre en matière de recyclage et de "non-surconsommation" !

Après une après-midi agréable à chevaucher tranquillement, nous pressons le pas : le Sénégal vit à l'heure solaire, c'est le mois le plus court (et le plus froid malgré les fréquents 30-35° ...) et la nuit tombe sur nous dès 18 heures.

C'est l'occasion d'assister (et de galoper) sous le regard d'un magnifique coucher de soleil sur les baobabs au loin digne du Roi Lion; féerique !

Arrivés de nuit au campement de Simal, fourbus mais les yeux déjà scintillants, nous nous dépêchons de manger pour retrouver le confort de nos cases en terre et paille, bercés par la mer toute proche.





dimanche 20 janvier 2013

Sénégal - Jour 1

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Après 16 heures de retard, 3 bagarres entre passagers et un service passager inexistant , notre avion se pose à Dakar en début de matinée.
Le départ de Paris ayant eu lieu dans la grisaille, nous nous dépêchons à l’atterrissage d'échanger les pulls & blousons contre les lunettes de soleil. Première impression : il fait déjà chaud et ... on y voit très loin, les constructions sont très basses et permettent depuis la ville même de voir l'horizon assez loin, nous faisant deviner le paysage africain dans lequel nous évoluerons dans les prochains jours.

Nous en avons profité pour faire connaissance avec le groupe ; nous ne serons que 4 cavaliers (je serais le seul homme cette fois) et nos deux organisateurs . Retard oblige, le programme est ré-organisé, et avant de rejoindre le vrai point de départ de la randonnée, nous voilà partis pour manger un morceau bien mérité sur le lieu d'une curiosité Sénégalaise très particulière : le Lac Rose. Devant son nom à la couleur si particulière de ses eaux (même si à cette période de l'année l'eau n'est que peu colorée comparativement à la saison humide), le lieu s'avère effectivement surprenant.

De la neige au Sénégal ? non, de la mousse de sel. 
Notre premier repas sera local, à base de riz et poisson (et de sauce 'va-z-y-mollo' dixit notre serveur) et s'avère haut en promesse; nous ne devrions pas mourir de faim. Première heureuse surprise : il y a du pain au Sénégal, du vrai pain comme on l'aime. Seconde surprise : nous découvrons le 'bouille-bissap', boisson sans alcool à base de bouille (jus à base de pain de singe,  fruit du baobab) et ... de bissap (jus à base de feuilles d'hibiscus à feuille rouge), un délice auquel nous comptons bien rendre honneur le plus souvent possible !

Tas de sel pur récoltés
Une fois le repas terminé, nous repartons pour une courte balade autour du lac en direction de petites collines blanches aperçues sur l'autre rive. Sur place, un guide local nous racontera l'histoire de ce lac (à la base un bras de mer isolé au fil du temps par déplacement des bancs de sable maintenant consolidés et protégés), de sa couleur (due à des algues apparues à la 'naissance' du lac, seule flore capable de survire dans ce lac salé) et sa particularité : le sel.

La mise en sac pour l'export s'effectue sur place


Effectivement tout le long du lac nous avions repéré une grande couche de mousse très blanche (dépôts dus à une réaction chimique entre l'eau et le sel sous l'effet du vent) et voyons maintenant d'impressionnants tas de sel pur récolté par les travailleurs de la région. Chaque tas correspond au labeur d'un récolteur. Ils commencent tôt le matin, partent en pirogue à fond plat, naviguent jusqu'à des emplacements repérés avec d'énormes dépôts de sel sous la surface et se servent alors de deux outils : une grande perche solide destinée à casser la croûte de sel, et un panier/nasse rudimentaire pour récolter le sel pur qu'ils entassent dans la barque.
La carriole : moyen de transport très populaire

Une fois celle-ci remplie (qui pèse plus d'une tonne une fois remplie, mais qui grâce à l’extrême flottabilité de l'eau extrêmement salée ne coule pas), il viennent la ramener aux femmes qui attendent sur la rive pour décharger et mettre à sécher le sel. Une fois séché et éventuellement pilé, ce sel sera exporté pour la consommation dans divers pays d’Afrique  ou directement en France (pour saler les routes ...).

Une fois la visite terminée, nous nous apprêtons à repartir, mais constatons avec surprise que, là où il ne semblait y avoir rien ni personne sur des kilomètres à l'endroit où la voiture était arrêtée, est apparu comme par magie un 'marché' ! En réalité ce sera notre premier contact avec les 'Sénégalais pour touristes' insistant lourdement pour nous vendre divers articles locaux. Nous ne nous attardons pas, il nous reste encore un peu de route avant notre destination : le ranch de Ndangane.


Demain, c'est le début !