Ces derniers jours, les distances parcourues quotidiennement étaient certes plus courtes (25-30 km) mais pas forcément plus reposantes pour nos chevaux. L'altitude, la raréfaction de l'oxygène, la fatigue accumulée des derniers jours. Toujours est-il que nos compagnons à quatre pattes commencent à montrer quelques signes de fatigue.
Nous quittons le plateau pour finaliser notre ascension dans une solitude accentuée par l'altitude. A ces hauteurs, il ne reste plus que la nature; nous ne croisons plus de yourte, plus de bergeries en pierre, plus aucun signe d'humains.
Par contre, nous sommes toujours accompagnés de loin en loin par quelques vautours,buses ou autres rapaces. Côtés animaux insolites, nous croisons plusieurs lièvres, mais aussi des sortes de ragondins et autres belettes (animal au nom complètement imprononçable en mongol, on a essayé !).
Après notre pause de midi, nous arrivons comme quelques jours auparavant devant un sommet qui semble impossible à traverser. Je commence à me dire que notre guide s'est à nouveau trompé, mais non. "Apparemment impossible à traverser" n'est pas mongol, et le voilà parti toujours aussi tranquillement, escaladant à cheval le col.
Nous suivons docilement mais mon petit Diesel semble vraiment peiner. J'essaie de ne pas trop le pousser étant donné qu'il est trempé de sueur à peine l'ascencion entamée. Mais cela ne s'avère pas au gout de notre guide qui m'attends puis se positionne juste derrière moi. Sur le moment, je pense à une marque de sympatie pour motiver mon cheval en l'accompagnant, mais le claquement sec de sa cravache sur la croupe de mon Diesel et le voilà en état stress avancé, commençant à paniquer et à grimper au galop la colline. La montée durera presque une demi-heure pendant laquelle le guide restera derrière moi, mais où j'essaierais sans relâche de calmer et de rassurer mon cheval.
Il est chez lui et se sont ses chevaux, je ne dis donc rien, mais dès que le passage s'avère assez large, je m'écarte le plus possible de lui; je n'avais encore jamais ressenti le stress et la peur d'un cheval, et les chevaux mongols n'étant pas franchement réceptifs à nos gratouilles et paroles d'apaisement (impossible de leur faire manger sucre ou friandise, ils refusent, habitués à un régime plus sobre), je me sens impuissant.
Une fois le col passé, chacun reprend sa place et son rythme (lui devant, moi derrière), tout va mieux.
C'est l'occasion pour nous d'admirer le panorama : nous avons atteint le glacier et pouvons le voir dans toute sa splendeur : le Mont Tsambagarav (4195m) est juste là, à portée de bras ou presque.
Établir le campement devient un véritable effort à ces altitudes, et la rivière cristalline qui coule juste à côté de nous semble toujours aussi attirante mais n'a jamais été aussi froide. A peine attachés, nos chevaux s'abattent au sol, épuisés eux aussi.
Le spectacle est saisissant, le glacier est immense et nous domine entièrement. L'instant à quelque chose d'éternel mais de triste aussi à la fois : nous avons atteint notre destination.
De leurs côté, nos marcheurs parlementent : tentera de monter sur le glacier ou ne tentera pas ? le programme pour demain est initialement de commencer à redescendre, mais l'occasion ne se représentera pas, ils préfèrenent partir en courte reconnaissance; à leur retour ils décident de tenter : si demain il fait beau, ils marcherons jusqu'au première neiges. D'autant qu'à 30 minutes d'ici ils sont tombés sur un camp de touristes italiens (nos premiers touristes croisés depuis le départ de Khovd !) soixantenaires qui venaient de le faire sans problème. Ils ont même ramené des photos d'empreinte fraiches de léopard des neige !
La soirée sera froide, et nous ouvrons la toute dernière bouteille de vodka. Toujours naifs et optimistes, nous demandons encore une fois aux accompagnateurs le temps qu'il fera demain : le ciel est sans nuage, demain il devrait faire beau mais, comme on dit en mongolie, "Le ciel sait".
Nous quittons le plateau pour finaliser notre ascension dans une solitude accentuée par l'altitude. A ces hauteurs, il ne reste plus que la nature; nous ne croisons plus de yourte, plus de bergeries en pierre, plus aucun signe d'humains.
Par contre, nous sommes toujours accompagnés de loin en loin par quelques vautours,buses ou autres rapaces. Côtés animaux insolites, nous croisons plusieurs lièvres, mais aussi des sortes de ragondins et autres belettes (animal au nom complètement imprononçable en mongol, on a essayé !).
Après notre pause de midi, nous arrivons comme quelques jours auparavant devant un sommet qui semble impossible à traverser. Je commence à me dire que notre guide s'est à nouveau trompé, mais non. "Apparemment impossible à traverser" n'est pas mongol, et le voilà parti toujours aussi tranquillement, escaladant à cheval le col.
Nous suivons docilement mais mon petit Diesel semble vraiment peiner. J'essaie de ne pas trop le pousser étant donné qu'il est trempé de sueur à peine l'ascencion entamée. Mais cela ne s'avère pas au gout de notre guide qui m'attends puis se positionne juste derrière moi. Sur le moment, je pense à une marque de sympatie pour motiver mon cheval en l'accompagnant, mais le claquement sec de sa cravache sur la croupe de mon Diesel et le voilà en état stress avancé, commençant à paniquer et à grimper au galop la colline. La montée durera presque une demi-heure pendant laquelle le guide restera derrière moi, mais où j'essaierais sans relâche de calmer et de rassurer mon cheval.
Il est chez lui et se sont ses chevaux, je ne dis donc rien, mais dès que le passage s'avère assez large, je m'écarte le plus possible de lui; je n'avais encore jamais ressenti le stress et la peur d'un cheval, et les chevaux mongols n'étant pas franchement réceptifs à nos gratouilles et paroles d'apaisement (impossible de leur faire manger sucre ou friandise, ils refusent, habitués à un régime plus sobre), je me sens impuissant.
Une fois le col passé, chacun reprend sa place et son rythme (lui devant, moi derrière), tout va mieux.
C'est l'occasion pour nous d'admirer le panorama : nous avons atteint le glacier et pouvons le voir dans toute sa splendeur : le Mont Tsambagarav (4195m) est juste là, à portée de bras ou presque.
Établir le campement devient un véritable effort à ces altitudes, et la rivière cristalline qui coule juste à côté de nous semble toujours aussi attirante mais n'a jamais été aussi froide. A peine attachés, nos chevaux s'abattent au sol, épuisés eux aussi.
Le spectacle est saisissant, le glacier est immense et nous domine entièrement. L'instant à quelque chose d'éternel mais de triste aussi à la fois : nous avons atteint notre destination.
De leurs côté, nos marcheurs parlementent : tentera de monter sur le glacier ou ne tentera pas ? le programme pour demain est initialement de commencer à redescendre, mais l'occasion ne se représentera pas, ils préfèrenent partir en courte reconnaissance; à leur retour ils décident de tenter : si demain il fait beau, ils marcherons jusqu'au première neiges. D'autant qu'à 30 minutes d'ici ils sont tombés sur un camp de touristes italiens (nos premiers touristes croisés depuis le départ de Khovd !) soixantenaires qui venaient de le faire sans problème. Ils ont même ramené des photos d'empreinte fraiches de léopard des neige !
La soirée sera froide, et nous ouvrons la toute dernière bouteille de vodka. Toujours naifs et optimistes, nous demandons encore une fois aux accompagnateurs le temps qu'il fera demain : le ciel est sans nuage, demain il devrait faire beau mais, comme on dit en mongolie, "Le ciel sait".
superbe ce que tu nous fais voir, Lionel, et je vous admire tous deux pour votre courage et votre ténacité. Et là je vois qu'il y a aussi des gas qui font le trajet en moto...? Salut GM
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